Reste une question : celle de l'innocuité de ces revêtements dépolluants qui se multiplient dans notre environnement. En juin 2012, l'Office de la Qualité de l'Air Intérieur recommandait une évaluation des systèmes d'assainissement par photocatalyse et s'interrogeait même sur l'efficacité du procédé. Des études mentionnaient une diminution progressive du taux de conversion des polluants jusqu'à atteindre une désactivation complète du catalyseur. Patrick Blondeau, maître de conférence à La Rochelle, spécialiste de la question, expliquait lors d'un colloque : "Le processus de dégradation des composés organiques volatils par photocatalyse génère parfois des intermédiaires dangereux pour la santé : formaldéhyde, composés carbonylés, endotoxines, phosgène…". Et le dioxyde de titane, lui-même, pourrait présenter un risque biologique pour l'Homme. Du côté des industriels, on assure que les produits incorporant des nanostructures de TiO2 n'émettent pas de nanoparticules. Le toxicologue Alain Lombard s'interrogeait toutefois, à l'occasion d'un colloque sur les nanomatériaux, sur "l'absence d'information et de suivi, notamment pour les réparateurs, les démolisseurs et les recycleurs sur la présence de nanomatériaux dans les bâtiments". Un projet de recherche européen est actuellement en cours pour évaluer les risques liés au vieillissement de tels produits au cours de leur cycle de vie.

 

Qu'est-ce que la photocatalyse ?
Il s'agit de l'activation d'un semi-conducteur - comme le dioxyde de titane, le catalyseur le plus répandu - grâce à l'énergie apportée par le rayonnement UV. Il s'ensuit des réactions radicalaires qui oxydent les produits organiques. Les réactions ne sont pas sélectives et éliminent de nombreux polluants différents (composés organiques volatils, particules fines, etc.). En revanche, les salissures minérales ne sont pas dégradées et risquent, à terme, de recouvrir progressivement le revêtement et d'entraîner sa désactivation par absence de rayonnement UV.

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