Le salon Expobois ouvre ce mercredi et publie son Observatoire annuel sur les métiers de la filière bois. Cette enquête auprès des acteurs du secteur fait un point sur leur activité et leurs attentes à court et moyen terme. Premières conclusions : l'embellie serait proche et la filière s'organise pour trouver de nouveaux marchés. Détails.

Alors que s'ouvre le rendez-vous de la filière Bois, du 10 au 13 mars à Paris-Nord Villepinte, le traditionnel Observatoire du Bois vient à nouveau de paraître et affiche un certain optimisme des acteurs du secteur.
Lors de la dernière enquête en 2008, les acteurs de la filière Bois affichaient un bel optimisme et une conjoncture favorable pour leur activité. Deux ans et une crise économique plus tard, le discours a changé. Si, à court terme, ils se sentent plutôt affaiblis et envisagent une conjoncture globalement délicate d'ici à la fin de l'année (60%), la tendance devrait s'inverser à moyen terme. Ainsi, ils sont près de 42% à envisager le retour à l'optimisme d'ici 1 à 3 ans. La conjoncture est décalée d'un an environ par rapport à celle des Etats-Unis, mais elle est moins accentuée à la hausse, comme à la baisse, du fait de nombreux amortisseurs. On sait que le nombre de mises en chantier de logements a une influence directe sur l'activité des métiers du bois. Il ne se construit des charpentes et l'on ne fait des aménagements ou l'on n'installe des cuisines qu'en fonction des logements réalisés. Il y a néanmoins un marché de la rénovation qui vient conforter l'activité. Il s'y ajoute l'impact des mesures consécutives au Grenelle de l'environnement. La nécessité d'avoir une isolation performante par exemple et les obligations de résultat pour les travaux vont énormément changer l'approche, indique l'étude.

 

Avenir à plus ou moins long terme
Comptant parmi les professionnels les plus optimistes pour les mois à venir, ceux de l'Agencement voient toutefois l'avenir à plus long terme moins rayonnant. A l'inverse, le secteur de la 1re transformation du bois est plus pessimiste que la moyenne à court terme, mais envisage de bonnes perspectives au-delà d'un an. Chez ceux de "l'Ameublement", le pessimisme règne quel que soit le terme. Enfin, ceux qui tirent leur épingle du jeu, les acteurs du Bâtiment et Construction Bois, affichent un bel optimisme, tout particulièrement à l'horizon d'un an. Principale raison à cela : un marché de la rénovation plutôt clément et prometteur. Georges-Henri Florentin (FCBA) donne un point de vue multisectoriel : « Depuis la crise, on consomme moins de meubles et moins d'emballages. Dans le secteur de la construction, les baisses sont d'environ 20% dans les structures neuves et sur des produits comme les fermettes, le lamellé collé et les panneaux, les meubles, les palettes mais aussi la pâte à papier. En revanche, le marché des constructions à ossature bois résiste mieux parce qu'elles connaissent un regain d'intérêt. Il en va de même pour l'agencement. Dans la rénovation, le bois se porte bien grâce à ses propriétés thermiques et au fait qu'il se contente de structures légères, ce qui convient bien pour l'isolation par l'extérieur ainsi qu'aux toitures associées au photovoltaïque. Le secteur qui souffre un peu, indépendamment de la crise, est celui des parquets en raison de la concurrence des produits Est-Asiatiques et de l'Est de l'Europe. La menuiserie bois pour les fenêtres voit sa part diminuer, alors que le bardage/platelage est en progression ».

 

Deux priorités s'imposent
Face à ces perspectives disparates, les priorités des acteurs de la filière Bois demeurent les mêmes : trouver de nouveaux marchés pour résister et rétablir les investissements. Ainsi, ils sont 84% à vouloir pérenniser leurs structures en trouvant de nouveaux marchés. Suivent la volonté d'améliorer la productivité (78%) et d'élargir les gammes de produits (70%) dans le but d'accroître le chiffre d'affaires. La tendance est à l'automatisation des gros équipements pour améliorer la qualité des produits chez les scieurs, notamment parce qu'ils s'orientent davantage vers la menuiserie. Le produit doit être de bonne qualité pour le retravailler derrière. La productivité avec l'optimisation et la réduction des déchets est aussi une motivation. « Dans la deuxième transformation, par exemple la menuiserie, la construction bois… la flexibilité est à l'ordre du jour », note Paul Carpentier (Symop, syndicat des entreprises de technologies de production). « Pour des petites séries, les projets de centres d'usinage automatiques seraient à même de répondre à de nouvelles demandes du marché. » Jean Hoffmann (Grass, fournisseur de quincailleries d'ameublement) y voit, quant à lui, une autre opportunité : « Dans les années 90, il y avait eu la même crise. A l'époque, la concurrence c'était les voyages. Aujourd'hui, les ménages ont en tête d'avoir un nid, avec un cadre de vie agréable. Ils sont sensibles à leur environnement et ont besoin d'être rassurés. Il y a quelque chose à faire dans ce domaine en ayant des panneaux tout à fait neutres, pour pouvoir dire au client : allez-y, c'est complètement clean ».

 

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