PRÉVENTION. Qu'il s'agisse de travaux de voirie, de terrassement ou de construction d'ouvrages d'art, les poussières de silice sont omniprésentes. Afin de faire connaître les bonnes pratiques de protection aux professionnels des chantiers, la FNTP Lorraine a publié un guide pédagogique avec l'appui de l'OPPBTP.

La silice se trouve partout : dans les roches comme les granits, grès, quartz ou silex, dans les produits de la construction comme le béton, le mortier ou les briques… Et ses poussières cristallines pénètrent facilement l'organisme par inhalation où elles peuvent provoquer des pathologies respiratoires (silicoses) voire des cancers broncho-pulmonaires. Il est donc nécessaire de s'en prémunir, en particulier lorsque l'on est terrassier, canalisateur, maçon ou ouvriers sur des chantiers d'infrastructures. En France, la valeur limite d'exposition a été fixée à 0,1 mg/m3 de poussières de silice alvéolaire (quartz) inhalé en 8 heures. Afin d'informer les professionnels des travaux publics et du génie civil des bonnes pratiques à adopter, la Fédération nationale des travaux publics de Lorraine s'est appuyée sur ses propres travaux en partenariat avec les Carsat régionales (Alsace-Moselle et Nord-Est), le réseau des services interentreprises de santé au travail du BTP et le centre Raymond Bard de Faulquemont pour éditer un guide d'une dizaine de pages.

 

 

Générer moins de poussières et ne pas en respirer

 

L'ouvrage, très clair, s'adresse spécifiquement aux responsables d'établissement, aux exploitants et au personnel d'encadrement (chef de chantier, conducteur de travaux), afin qu'ils appréhendent mieux la problématique de la présence de silice dans les matériaux utilisés ou extraits. Car dès qu'une action mécanique est entreprise sur ces derniers, il y a dégagement de poussières : concassage, meulage, ponçage, burinage, tronçonnage… Quelques mesures simples permettent tout d'abord de limiter les émissions, comme le rappelle la FNTP Lorraine : "Commander au fournisseur des éléments de bordure sciés en éléments de 0,33 ou 0,50 m. Privilégier la déconstruction par éléments plutôt que la démolition destructive". Du bon sens donc. Ensuite, en réduisant les risques d'exposition : "Utiliser des matériels travaillant à l'humide (carter de coupe, aspiratrice avec arrosage). Proscrire le balayage et le soufflage en favorisant le rinçage et l'aspiration. Employer des engins climatisés permettant de travailler cabine fermée, si possible pressurisée".

 

 

Des protections individuelles pourront également être portées selon la situation et la mesure d'empoussièrement : masques jetables, appareils de protection respiratoire, cagoule à adduction d'air… L'utilisation de vêtements de protection jetables (classe 5 ou 6) pourra également être rendue obligatoire. Les filtres devront être régulièrement remplacés et les masques respiratoires non jetables régulièrement entretenus. Chaque situation est ainsi abordée par le guide : terrassement, recyclage de matériaux sur chantier, pose de canalisation, intervention sur chaussées, travaux de voirie, confortement de parois, démolition… Les solutions de prévention sont également listées, mettant en exergue leurs avantages économiques, qualitatifs ou environnementaux. Ceci pour convaincre tous les compagnons.

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