Environ 400.000 salariés seraient exposés aux poussières de bois dans le cadre de leur travail, dont la moitié dans le secteur du BTP. Ces poussières inhalables sont susceptibles de provoquer des maladies à court et long terme. Pourtant de nombreuses entreprises méconnaissent encore ce risque. Une campagne de prévention a donc été lancée à leur attention.

Faute d'information, le risque lié aux poussières de bois est encore largement ignoré. Pourtant, plus de 400.000 salariés y seraient exposés, dont la moitié dans le secteur du BTP (selon l'enquête Sumer 2010). Ces fines particules peuvent provoquer des maladies à court terme et des cancers, plusieurs années après l'exposition ; elles représentent d'ailleurs l'une des trois causes reconnues de cancers professionnels, au même titre que l'amiante. L'INRS, qui a lancé une campagne de sensibilisation auprès des entreprises en liaison avec des organisations professionnelles du bois et du bâtiment* avertit : "Pour prévenir les risques, il faut en priorité réduire les émissions de poussières".

Des lacunes préoccupantes dans la prévention

Le ministère du Travail avait mené en 2008 une campagne de contrôle portant sur plus de 3.000 établissements du secteur bois et sur le risque cancérogène lié aux poussières. Elle avait révélé des lacunes préoccupantes : moins d'un tiers des entreprises concernées évaluaient le risque dans leur "Document unique", et la réglementation relative aux contrôles d'empoussièrement et à la vérification des équipements d'aspiration était faiblement mise en application. Si la majorité des machines fixes sont équipées d'un système de captage à la source, ce dernier est rarement raccordé à un dispositif d'aspiration. Et moins de 20 % des machines portatives disposent d'un tel système de captage et aspiration des poussières… Les valeurs limites d'empoussièrement seraient donc souvent dépassées. En dehors des pathologies respiratoires (cancers naso-sinusiens, fibrose pulmonaire, asthme) et cutanées (eczéma allergique), les poussières et copeaux de bois constituent également une source potentielle de combustible pour un incendie, la suspension dans l'air des particules pouvant entraîner des explosions.

 

"Au regard de ces résultats, les différents partenaires de cette campagne ont décidé de mettre en place un plan d'action articulé autour de deux axes principaux : la sensibilisation et l'information des employeurs et des salariés concernés, et l'apport d'un appui technique aux petites entreprises en matière d'évaluation des risques et de conception, de contrôle et de maintenance des installations", précise le communiqué. Ainsi, il sera plus facile pour l'employeur d'évaluer et diminuer les risques, notamment en réduisant le nombre d'opérateurs exposés, le niveau et la durée de ces expositions ou en organisant une surveillance médicale renforcée.

 

* CCMAS, CNAMTS, Capeb, Commerce du bois, FBIE, FCBA, FFB-CMP, FNB, FNSCOP-BTP, OPPBTP, UFC, UFME, UIB, UMB-FFB, UNAMA, UNIFA, UIPP.

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