C'est officiel, Berlin va réduire, voire supprimer, les aides à la production d'électricité photovoltaïque. Objectif : faire éclater la bulle spéculative qui a généré la prolifération d'installations de panneaux solaires sur les surfaces cultivables. Un problème identique à celui que connaît le marché français…

Alors que la guerre des tarifs du photovoltaïque bat son plein en France, les Allemands ne sont pas en reste sur le sujet. Ainsi, le gouvernement, qui avait annoncé, en janvier dernier, la baisse de ses subventions au secteur, a fait savoir mardi qu'il allait davantage réduire les aides.
A partir du 1er juillet 2010, les prix garantis par la loi allemande baisseront de 16% pour tous les nouveaux panneaux installés sur les toits, et de 11 à 15% pour ceux installés au sol. La nouveauté, c'est que l'aide sur les nouveaux panneaux ancrés sur des surfaces cultivables sera purement supprimée. « Cela afin d'éviter que les agriculteurs cessent de semer du blé pour planter des panneaux solaires », ont indiqué les rapporteurs du groupe parlementaire conservateur CDU-CSU. En effet, la loi allemande prévoit que le prix avantageux garanti pendant 20 ans à tout propriétaire de panneaux solaires pour revendre son électricité baisse progressivement chaque année. Mais le gouvernement de Berlin avait annoncé, en janvier dernier, qu'il comptait imposer des réductions supplémentaires afin d'éviter la surchauffe « du premier marché mondial de panneaux solaires », précise l'AFP. A cette époque, une baisse de 25% avait été évoquée par le ministre de l'Environnement, mais la décision vient d'être plus radicale : il n'y aura donc plus d'aide pour les installations sur des surfaces cultivables.

 

En Allemagne, le prix de revente de l'électricité est très supérieur au prix moyen du kilowatt/heure, et la différence est répercutée sur les factures des consommateurs. Du coup, chaque mois qui passe coûte « un milliard d'euros au consommateur », a estimé un des responsables parlementaires. Son collègue préconise, lui, des installations sur des terrains industriels libres, le long des autoroutes ou des voies de chemin de fer.
Fin janvier, plus d'une trentaine d'entreprises allemandes du secteur avaient dénoncé ces baisses prévues par Berlin, indiquant que cela mettrait en péril des dizaines de milliers d'emplois (lire article).

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