CHRONIQUE. Une semaine qui commence par le casse du siècle, se poursuit avec les discussions budgétaires et qui finit sur une tempête... Pour ne pas être envahi par le blues, on monte le son.

"Ah je ris de me voir si belle dans ce miroir... Est-ce toi, Marguerite ? (...)"

 

 

 

Non, ce sont des voleurs, responsable d'un sérieux blue Monday (lundi blues). "Ciel nos bijoux !" Point ceux de la Castafiore, mais bien les bijoux de nos souverains, disparus après ce qui est appelé désormais "le casse du siècle" du Louvre, un "fric frac" digne de Lupin. Alors si on peut aussi en sourire, comme cette entreprise de matériel qui ne manque pas d'idée marketing, cela remet la question de la sécurité et de la sauvegarde de notre patrimoine au coeur de l'actualité.

 

 

 

Restauration, sécurisation, réhabilitation : au-delà du sujet du Louvre en lui-même dont le vol rebat les cartes quant aux travaux prévus, avec une accélération annoncée de la mise en oeuvre du plan de rénovation et de modernisation, il s'agit de se pencher aussi sur l'état de l'ensemble de nos monuments.

 

La ministre de la Culture, sous le feu des critiques, s'est défendue de tout manquement - "c'est pas ma faute à moi !" - et a annoncé le lancement d'une mission de sécurisation.

 

 

Rappelons que fin septembre, l'observatoire de la Fondation du Patrimoine avançait ainsi le nombre de 67.400 monuments en état critique et surtout, que le lancement des chantiers reste largement dépendant des subventions et autres dispositifs fiscaux associés à la sauvegarde du patrimoine.

Take a look at me now

 

C'est pourquoi, alors que les travaux parlementaires sur le budget ont débuté, le Groupement des entreprises de restauration de monuments historiques (GMH), appelle à un sursaut en faisant du patrimoine "une priorité nationale, portée par une vision ambitieuse, stable et indépendante des cycles politiques". Et nul doute que lors du Salon du Patrimoine culturel, qui ouvre ses portes en cette fin de semaine, les discussions continueront sur le sujet en plus de pouvoir constater, s'il le fallait encore, la diversité et la richesse des savoir-faire français en ce domaine.

 

 

Les promoteurs l'ont bien compris, à l'image de Bouygues immobilier et sa filiale "Nouveau Siècle" ou encore du groupe Altarea, dont le président de la filiale dédiée Histoire & Patrimoine a pris la parole dans nos colonnes mardi : la réhabilitation du patrimoine peut également être un vivier de logements à explorer, à ajouter aux solutions à la crise qui secoue le secteur.

 

"You say, "Yes", I say, "No"/You say, "Stop" and I say, "Go, go, go"/Oh no" (Hello, Goodbye, the Beatles).

 

 

Les discussions budgétaires ont enfin débuté et comme attendue, leur complexité se confirme, suscitant l'inquiétude de nombreux acteurs.

 

 

"I'm the bomb and I'm 'bout, to blow up !" (je suis la bombe sur le point d'exploser), Pigeon John

 

Sur la question du logement justement, dont la crise faire craindre l'explosion d'une "bombe" sociale et économique, le nouveau ministre Jeanbrun a confirmé sa volonté de voir le statut du bailleur privé être enfin mis en oeuvre, tout en rappelant que sa marge de manoeuvre est faible face au Parlement. Il a ainsi multiplié les prises de paroles pour rassurer les professionnels sur son engagement, en choisissant soigneusement ses mots.

 

"Le logement, c'est bien sûr des dépenses, mais ce sont aussi des recettes. Quand l'économie du logement va bien, c'est l'économie du bâtiment qui va bien et ce sont des recettes pour l'État". Le ministre du logement Vincent Jeanbrun, le 23 octobre 2025.

 

Vincent Jeanbrun RTL
Vincent Jeanbrun au micro de RTL le 23 octobre 2025 assure que le dispositif fiscal qu'il présente pourrait créer 40.000 logements nouveaux © RTL capture d'écran

 

 

Le vent a aussi beaucoup soufflé cette semaine, des drames sont survenus. L'occasion de rappeler les précautions à prendre bien évidemment sur les chantiers, mais surtout, un rappel douloureux que ce type de phénomènes n'ira qu'en se multipliant et qu'il est donc plus que temps d'accélérer aussi sa prise en compte en termes d'adaptation.

Do it for your people

"Il faut mesurer quelle est la bonne loi, le bon règlement, et je suis la première à souhaiter entrer dans ce débat. Je n'ai pas toutes les solutions. [...] Ce budget, c'est un rêve en noir et blanc. C'est à vous [parlementaires] de faire en sorte qu'il passe en couleur." Monique Barbut, ministre de la Transition écologique, le 24 octobre.

 

Monique Barbut, ministre de la Transition écologique, auditée à l\'Assemblée nationale, le 24 octobre 2025.
Monique Barbut, ministre de la Transition écologique, auditée à l'Assemblée nationale, le 24 octobre 2025. © Capture Assemblée nationale

 

L'écologie est aussi au coeur des discussions budgétaires alors que les débats sur les fonds dédiés se font toujours plus vifs. Zan ou trace ? Quid des aides à la rénovation énergétique ? Quelles démarches encouragées ?

 

"Do it for your people/ Do it for your pride/ Never gonna know if you never even try (...) Be a champion/On the walls of the hall of fame" (Fais-le pour ton peuple/Fais-le pour ta fierté/ Tu ne sauras jamais si tu n'essaies pas/Sois un champion/sur les murs du Panthéon).' Hall of Fame' - The Script feat. will.i.am

 

 

La nouvelle ministre en charge, Monique Barbut, interrogée par les parlementaires, a ainsi insisté sur le dosage des mesures, qui ne doivent pas donner l'impression aux Français les plus modestes que les pouvoirs publics acteraient une écologie punitive. Et de rappeler ainsi la responsabilité désormais du Parlement sur la question.

 

 

"Faire des crises et du risque, des opportunités" ou "se remettre en question et se réinventer sans cesse", dans le monde de l'entreprise et de l'industrie, ce sont des philosophies de vie. Cette semaine, nous avons ainsi assisté au rachat de Xella par Holcim, à la prise d'indépendance de Siniat Design qui devient PLAtec Design, au changement de nom de Bricoman, et bien d'autres. Pour Valobat, cela se traduit aussi par la volonté de continuer à déployer des solutions en termes d'économie circulaire.

 

 

Fiboo, petite start-up devenue grande, nous a ouvert les portes de son usine dans le département du Nord. Eux, ils ne font pas que taper sur des bambous, ils les valorisent au sein d'une usine pour en faire un matériau durable pour la construction. Ils sont aussi présents sur Artibat, qui démontre aussi que l'innovation reste un moteur indispensable face aux défis contemporains. La question de la décarbonation reste notamment au coeur de nombreuses stratégies.

 

 

"Quand on est dans la 'mouise*' jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter." Attribuée à Samuel Beckett (sans confirmation, mais bon), cette phrase nous rappelle aussi de monter le son : face à l'adversité, notre plus grand patrimoine n'est-il pas notre capacité à créer ? Alors remontons à bord et laissons-nous glisser sur l'onde...

 

 

*le terme exact a été changé ;)

 

La playlist de la petite musique de la semaine

 

Air des bijoux, air de l'opéra Faust de Charles Gounod
Blue Monday, New Order
Générique de la série "Lupin" (Netflix) composée par Mathieu Lamboley
Moi... Lolita, Alizée
Against All Odds (Take a look at me now), Phil Collins
Don't leave me this way, Thelma Houston
Hello, goodbye, The Beatles
The bomb, Pigeon John
Sous le vent, Céline Dion et Garou
Hall of Fame, The Script ft. will.i.am
Sweet dreams, Eurythmics
Il tape sur des bambous, Philippe Lavil
That's the way (I like it), KC and the Sunshine Band
Duo des Fleurs, Lakmé, Léo Delibes

 

 

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