La ZAC « Paris Rive Gauche » est un quartier en devenir, le plus vaste projet urbain de la dernière décennie. Plus particulièrement, le secteur Masséna, au sud de la Bibliothèque François Mitterrand, a été confié à l'urbaniste-architecte Christian de Portzamparc qui a choisi de définir une nouvelle typologie de ville, reposant sur le concept « d'îlot ouvert ». Explications et visite guidée.

Le nouveau quartier « Paris Rive Gauche » occupe une partie du 13e arrondissement, entre les voies ferrées de la gare d'Austerlitz et la Seine, jusqu'au boulevard périphérique au sud. Entamée avec la construction de la Bibliothèque François Mitterrand (BnF) dans les années 1990, il s'agit de la plus importante opération d'urbanisme de la capitale depuis Italie 13 (dans le même arrondissement) et Front-de-Seine (dans le 15e arrondissement). L'aménagement de l'ensemble du site a été confié à la Semapa (Société d'économie mixte d'aménagement de Paris) qui a fait appel à de nombreux architectes internationaux : Norman Foster, Ricardo Bofill, Jean-Michel Wilmotte, Paul Andreu et Christian de Portzamparc. « L'atelier a été sélectionné après un processus classique de concours d'urbanisme afin de répondre à un souhait de la ville de Paris de créer un quartier mixte innovant », nous raconte Barbara Bottet, qui a collaboré sur ce projet avec Christian de Portzamparc.

 

L'îlot ouvert
Au début des années 1990, la zone est occupée par des terrains industriels en partie désaffectés, comprenant les anciens entrepôts frigorifiques de la SNCF et des installations ferroviaires dont la gare de Paris-Tolbiac fermée en 2001 puis détruite. En 1991, le conseil de Paris approuve un plan d'aménagement de la ZAC « Seine Rive Gauche » (renommée « Paris Rive Gauche » en 1996). Les premiers logements sont livrés cette même année, tout comme la BnF et le pont Charles-de-Gaulle. « L'atelier Portzamparc a été lauréat en 1995 en développant le thème de l'îlot ouvert, qui permet de répondre aux ambitions de quartier innovant et aux évolutions ultérieures. La formule permet en effet d'absorber différents types d'architectures et de projets », explique Barbara Bottet. Les prescriptions de Christian de Portzamparc définissent ainsi des volumes, nommés « enveloppes théoriques », à l'intérieur desquels les bâtiments devront s'inscrire. « Il s'agit en quelque sorte d'un plan masse en 3D, où l'architecte aménage les percées visuelles et la dynamique des hauteurs », analyse la collaboratrice de l'urbaniste. « La taille des îlots a ainsi changé en cours de route : suite à la crise, les opérations de logements ont nécessité des opérations plus petites et les îlots ont été recoupés en conséquence. Pour les bureaux, le problème était différent puisqu'en général il n'y a qu'un investisseur par îlot. Mais là encore, le concept a démontré sa validité en permettant plus de flexibilité et de modularité dans les projets immobiliers, autorisant les sociétés à disposer à volonté de locaux évolutifs, en mettant certains en location si besoin ».

 

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