Selon son futur plan local d'urbanisme, le Paris de demain devrait avoir des espaces verts mieux protégés, des logements sociaux répartis sur tout son territoire, des secteurs d'artisanat ou de commerce préservés, et des contraintes de hauteur maintenues.

Jean-Pierre Caffet, adjoint (PS) à l'Urbanisme, a présenté jeudi les grandes tendances de ce projet élaboré avec l'aide des conseils de quartier, associations, mairies d'arrondissements.
Mis sur le métier en 2002 et voué à remplacer, fin 2005, le plan d'occupation des sols de 1977, le PLU entre dans son ultime phase de concertation. D'ici au 13 mai, il sera présenté et discuté dans chaque arrondissement parisien. Après une synthèse incluant éventuellement de nouvelles demandes, un débat sera organisé au Conseil de Paris lors d'une séance spéciale, probablement vers la fin de l'année. Suivra une consultation de l'Etat puis une enquête publique, une nouvelle rédaction du PLU, et un vote final du Conseil de Paris, vers la fin 2005.

Le projet, a expliqué M. Caffet, prévoit d'améliorer la mixité des fonctions entre emploi et habitat et la préservation des espaces verts : 50% de plus deviendront intouchables.
Le commerce sera privilégié dans des secteurs comme le quartier des grands magasins. Le changement de destination sera interdit dans les "principaux linéaires commerciaux de Paris", soit 15% des voies parisiennes, rues commerçantes d'intérêt local ou davantage, comme les Champs-Elysées ou la rue de Rivoli.
Des secteurs d'artisanat ou d'industrie seront identifiés et bénéficieront d'une protection pour interdire tout changement de destination. L'emploi sera favorisé dans l'est de Paris.
Dans les programmes de logements de plus de 1000 m2 de l'ouest ou du centre de la ville, où les logements sociaux sont plus rares qu'ailleurs, il sera obligatoire d'intégrer 25% de logements sociaux.
Les exigences de réalisation de parkings lors de constructions d'immeubles seront allégées, mais il sera obligatoire de créer des locaux particuliers pour le remisage des vélos.

La hauteur des immeubles continuera à être limitée à 25 à 37 mètres, selon les secteurs. "Tout projet de dépassement, a précisé M. Caffet, devra passer par une modification du PLU", avec enquête publique et concertation.
L'obligation de l'implantation des constructions à six mètres minimum de l'axe des voies sera abrogée. Mais sur une voie étroite il ne sera possible de construire que des immeubles hauts de la largeur de la voie, augmentée de trois mètres.

Pour ce qui est de l'architecture, le PLU refuse l'idée du mimétisme et veut encourager "une expression architecturale contemporaine", tout en mettant en valeur les bâtiments existants.

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