CONFLIT. Ce jeudi 13 juin 2019, la Fédération nationale de l'Immobilier a annoncé qu'elle assignait "De Particulier à Particulier" à comparaître devant le Tribunal de commerce de Paris. Le grief : "dénigrement de la profession d'agent immobilier" et "exercice illicite" de l'activité.

Le divorce est décidément consommé entre le syndicat des acteurs de l'immobilier et la plateforme de mise en relation entre vendeurs et acquéreurs, et entre bailleurs et locataires. S'il n'a jamais été vraiment question d'alliance entre ces deux entités, un schisme s'opère dans la pratique d'achat ou de location, avec ou sans intermédiation.

 

Ce jeudi, la Fnaim a annoncé qu'elle assignait la plateforme PAP à comparaître devant le Tribunal de commerce de Paris le 20 juin prochain. Cette poursuite cible tout d'abord la présidente du site Corinne Jolly pour avoir répondu par l'affirmative à la question "Voulez-vous la mort des agences ?", lors d'une interview sur France Info en janvier dernier. Dans un communiqué, la Fnaim affirme que par ses propos, Corinne Jolly a "dénigré ouvertement (...) les services proposés par les agents immobiliers".

 

"On n'intervient à aucun moment dans la négociation"

 

Au delà des mots, il y a aussi les actes. Dans le viseur de la Fnaim, le service "Mieux qu'une agence" présenté le 17 mai dernier comme une offre alternative à celle des agences immobilières, proposant une estimation du prix du bien, visite virtuelle et accompagnement juridique durant la vente... Un service que la Fnaim juge "illicite" au regard de la loi Hoguet, car il reproduit les méthodes appliquées par les agents immobiliers qui, a contrario des conseillers PAP, disposent d'une carte professionnelle.

 

 

"On connaît assez le sujet, la Fnaim nous a attaqués en 1992 pour un motif presque similaire, et nous avions gagné en prouvant que nous ne faisions pas d'intermédiation, ce qui est encore le cas", se défend Corinne Jolly, contactée par Batiactu. La présidente de PAP estime que sa société n'empiète pas sur les plate-bandes de la profession, dans la mesure où "l'on n'intervient à aucun moment dans la négociation".

 

"Le vendeur propose son bien, reçoit des offres, propose des visites. Nous n'allons que jusqu'au filtrage des contacts, comme le ferait une secrétaire, pour vérifier que le vendeur est sérieux ou que nous n'avons pas à faire à des professionnels", précise Corinne Jolly. L'affaire se poursuivra le 20 juin prochain au Tribunal de commerce de Paris.

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