Le Premier ministre a rencontré, mardi 3 novembre, les représentants du patronat et des syndicats concernant les contreparties aux 50 milliards d'euros accordés aux entreprises. Détails avec l'UPA.

Le Premier ministre a installé, mardi 3 novembre, le Comité de suivi des aides publiques aux entreprises et des engagements annoncé lors de la grande conférence sociale de juillet dernier en présence des représentants du patronat et des syndicats.

 

 

"Il reste beaucoup de travail à accomplir dans les branches d'activité pour faire aboutir les négociations entre partenaires sociaux sur les contreparties aux aides accordées dans le cadre du Pacte de responsabilité", a déclaré mardi 3 novembre manuel Valls.

 

Présidé par Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie, cette instance doit évaluer les contreparties aux 41 milliards d'euros de baisses de cotisations et de fiscalité des entreprises visant à relancer l'investissement et l'emploi.

 

"La Nation a fait un effort considérable", a souligné Manuel Valls à son arrivée à la réunion, à laquelle a été convié l'ensemble des partenaires sociaux. "Cet effort est indispensable pour redresser le pays. Mais l'effort ne doit pas aller vers les dividendes. Il doit aller vers l'emploi", a insisté le Chef du gouvernement dans son discours, accusé par son propre camp de faire trop de "cadeaux" aux entreprises.

 

Manuel Valls a d'ailleurs déploré la lenteur des négociations engagées dans une quinzaine des 50 principales branches d'activité françaises, qui représentent 60% des salariés.

 

"Des pourparlers bien partis dans le bâtiment", d'après l'UPA

 

Deux accords ont pour l'instant été signés dans les secteurs de la chimie et de la métallurgie. "Des pourparlers sont programmés dans une trentaine d'autres secteurs et c'est très bien parti dans le secteur du bâtiment", nous avait confié ces jours-ci, Pierre Burban, secrétaire général de l'UPA.

 

Toutefois, six branches sont au point mort à l'image des pharmacies et officines, restauration de collectivité, cabinets médicaux, gardiens et concierges d'immeubles, établissements d'enseignement privés et experts comptables. D'ailleurs, l'UPA et les organisations qui en sont membres, ont fait savoir au Premier ministre qu'elles "étaient prêtes à s'engager pour développer la formation des jeunes et en particulier l'apprentissage."

 

D'ailleurs, les accords des branches professionnelles relevant de l'UPA devrait le confirmer. "Pour autant, il faut regarder les choses en face, les 1 300 000 entreprises de l'artisanat et du commerce de proximité subissent, trimestre après trimestre, des baisses d'activité depuis le début de l'année 2012", indique Jean-Pierre Crouzet, président de l'UPA dans un communiqué.

 

Et d'ajouter : "Fait totalement nouveau, les études font apparaître un désarroi de nombreux chefs de PME et en particulier des plus petites : non seulement six entreprises sur dix disparaissent toutes les heures, mais un chef d'entreprise de TPE se suicide tous les deux jours."

 

"Il faut comme nous le demandons depuis plus de deux ans", ajoute l'UPA que les URSSAF comme les services fiscaux aient des consignes pour accompagner les plus petites entreprises et non les enfoncer ; que le gouvernement mobilise tous les réseaux bancaires pour qu'ils jouent vraiment leur rôle d'accompagnement financier des entreprises ; que le Gouvernement donne des signes de confiance en direction des plus petites entreprises, soit 95% des entreprises françaises ; et enfin, que le Gouvernement ne marginalise pas les organisations qui les représentent.

 

 

Du côté des syndicats, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a réitéré, mardi 4 novembre lors d'une rencontre à l'AJIS
"attendre un message ferme du Gouvernement à l'égard des entreprises, particulièrement à l'égard du patronat, qui dans les branches est beaucoup trop timide pour s'engager en termes d'investissement, d'emploi, d'embauche de jeunes".

 

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