Le pacte de Responsabilité a-t-il contribué à créer des emplois ? Deux cents représentants syndicaux et patronaux étaient réunis autour du ministre du Travail, ce mercredi 10 septembre, pour en débattre. L'UPA réagit.

"D'emblée, je veux être très clair, a affirmé, en guise d'introduction, le ministre du Travail, François Rebsamen, mercredi 10 septembre, devant les représentants des 50 branches professionnelles dont celle du Bâtiment* représentée par la Capeb et la FBB. Le Gouvernement ne joue pas la branche contre l'interprofessionnel, pas plus que l'entreprise contre la branche. Nous poursuivrons d'ailleurs le travail de suivi avec vos confédérations. (…) Depuis 2012, nous avons eu de grandes négociations interprofessionnelles sur la sécurisation de l'emploi, le contrat de génération, la qualité de vie au travail ou bien encore la réforme de la formation professionnelle."

 

Pour François Rebsamen, le cap est bien fixé, les patrons doivent maintenant s'engager. "Les entreprises ont besoin de cette stabilité, elles peuvent s'inscrire dans cette trajectoire de baisses de leurs charges et donc de regain de points de compétitivité. Il faut qu'elles les utilisent pour l'emploi, la formation, l'apprentissage", a-t-il rappelé.

Un seul accord signé

En échange de contreparties en matière d'emploi et d'investissement, le pacte de Responsabilité prévoit donc 40 milliards d'euros d'aides publiques sur trois ans, financées par 50 milliards d'économies, que le ministre des Finances, Michel Sapin, a promis mercredi de réaliser malgré les difficultés économiques.

 

"Depuis le relevé de conclusions paraphé le 5 mars 2014 par le patronat et deux syndicats (CFDT, CFTC), un seul accord a été signé dans un grand secteur : la chimie, nous décrypte Pierre Burban, secrétaire général de l'UPA. En revanche, il est faux à l'heure actuelle d'affirmer que la Métallurgie a signé également l'accord, c'est clairement de leur part, une modification de l'agenda social dans la méthode." Cet accord prévoit dans ce secteur 47.000 créations d'emplois entre 2015 et 2017. "Un accord est possible, notamment sur l'alternance et la formation d'ici à fin septembre", a signalé la fédération métallurgie CFE-CGC.

Guerre des chiffres

Quelle leçon retenir de cette journée ? "Il faut tout de même reconnaître que sur la réunion concernant 6 branches professionnelles, on n'a pas ressenti l'agressivité du côté des organisations syndicales, ajoute Pierre Burban. Un point est sûr : la branche bâtiment démarre les négociations sur de bons rails."

 

Pour le reste, c'est une véritable guerre des chiffres : d'après le Medef, 47 branches sont "déjà mobilisées" et une vingtaine devraient finaliser leurs discussions d'ici à la fin octobre, une donnée contestée par les syndicats, la CFDT évoquant des négociations dans seulement 20. François Rebsamen devrait être en mesure de dresser un bilan sur la base de données récoltées par la Direction générale du travail (DGT).

 

L'UPA conclut : "C'est plus le calendrier du Pacte qui nous pose souci, c'est-à-dire, 2015, 2016, 2017. Par ailleurs, on regrette que le pacte de responsabilité se limite au CICE et cela ne peut pas satisfaire les TPE."

 

Enfin, le ministre du Travail, dans son son discours de conclusion, précise qu'en "octobre, l'installation du comité de suivi des aides publiques par le Premier Ministre sera l'occasion de dresser un nouvel état de mobilisation; toutes les branches devront d'ici là avoir initié des négociations et d'autres auront, j'en suis certain, conclu des accords. (..) C'est pourquoi je propose la constitution d'un groupe de travail de la commission nationale de la négociation collective chargé d'assurer régulièrement, d'ici la fin de l'année, le suivi des négociations en cours dans les 50 branches."

 

* Parmi les 50 branches, celle du Bâtiment représente 1.131.200 salariés. Source : Ministère du Travail. Fiches statistiques de branches - DARES - données au 31/12/2011

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