Le maintien de l'actuel aéroport de Nantes coûterait plus cher que son transfert vers le site contesté de Notre-Dame-des-Landes, vient d'affirmer la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) dans une étude réalisée à la demande de la commission du dialogue et rendue publique, ce mercredi 6 novembre, par la préfecture de Loire-Atlantique. Les travaux coûteraient ainsi 685 millions d'euros sur le site actuel, contre 556 millions pour le futur aéroport. Précisions.

D'après la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), dans une étude rendue publique, ce mercredi 6 novembre, par la préfecture de Loire Atlantique, les travaux à réaliser sur l'actuel aéroport de Nantes, Nantes-Atlantique, pour faire face à la progression attendue du trafic, de 3,9 millions de passagers cette année jusqu'à 9 millions à un horizon -(Ndlr: non communiqué)- coûteraient, au final, 685 millions d'euros, contre 602 millions d'euros, prévus pour le nouvel aéroport de Notre-Dame-Les-Landes dans sa phase initiale.

 

En détails, l'aéroport actuel nécessiterait, "185,2 millions d'euros de travaux pour passer de 3,9 millions de passagers à 5 millions de passagers, 255,4 millions d'euros supplémentaires pour monter à 7 millions d'euros et encore 171,3 millions d'euros pour atteindre les 9 millions d'euros."

 

Une addition alourdie
Au final, l'addition serait particulièrement alourdie par la nécessité de remettre l'unique piste aux normes de sécurité, souligne l'étude. Pour rappel : un coût significatif de 556 millions d'euros de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, avait été estimé en 2010 au moment de l'attribution de sa concession au groupe Vinci, car il n'avait été calibré que pour 4 millions de passagers à l'ouverture.
"On peut faire les travaux (Ndlr : d'aménagement de l'actuel aéroport) mais ils seront onéreux parce qu'ils nécessitent des travaux de sécurité sur la piste (...), l'aérogare existante ne suffira plus : tout ça fait un projet dont le coût total, simplement le génie civil, serait de 685 millions d'euros", a expliqué la direction de la DGAC, dans un communiqué.

 

"C'est presque aussi cher qu'un aéroport neuf, un peu moins cher quand même que Notre-Dame-des-Landes, mais je rappelle que, pour celui-là (Ndlr : l'actuel aéroport) on n'aurait qu'une seule piste avec des problèmes d'exploitation", a-t-elle souligné.
Et d'ajouter : "On aurait toujours un aéroport très inséré dans la ville, avec beaucoup de nuisances autour, alors que le projet de Notre-Dame-des-Landes en a énormément moins."

 

Pas conforme la réglementation
Pour la DGAC, d'ailleurs, les bâtiments actuels de Nantes-Atlantique ne suffiraient pas à accueillir l'afflux de passagers et une deuxième aérogare devrait être construite. Les bâtiments et équipements nécessaires au fonctionnement de l'aérodrome devraient tous, à l'exception de la tour de contrôle, être déplacés. En outre, l'étude affirme que "l'état de la piste n'est pas conforme à la réglementation et aux recommandations" de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).

 

"La planéité de la piste n'est pas satisfaisante. Son profil en long montre plusieurs creux et bosses, avec des écarts de près de trois mètres", soulignent également les rédacteurs de l'étude. "La direction de la sécurité de l'aviation civile Ouest a accepté une dérogation provisoire dans l'attente du transfert prochain de l'activité aéronautique vers l'aéroport du grand ouest (Ndlr : nom du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes)", ajoutent-ils. "Dès l'horizon de 5 millions de passagers (Ndlr: qui serait atteint peu après 2020, selon les projections de la DGAC), la piste, l'ensemble des voies de circulation et des aires de stationnement des avions seront à rénover".

 

A long terme, dans une perspective de 9 millions de passagers, "un allongement de la piste à 3.600 mètres devra être programmé" pour pouvoir accueillir tous les types d'avions. Une telle réfection impliquerait une fermeture de la piste, donc de l'aéroport de Nantes, pendant "trois à six mois", affirme la DGAC.

 

Interrogée, ce vendredi 8 novembre, la direction de Vinci n'a pas souhaité communiqué les conclusions de l'étude de la DGAC.

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