Le Premier ministre a réaffirmé ce mardi 9 avril son attachement à la poursuite du projet d'aéroport du Grand Ouest qui continue de susciter la mobilisation des opposants. La Commission de dialogue lui a remis son rapport, qui vient compléter celui de la mission agricole chargée d'évaluer les moyens de limiter l'impact sur les terres arables et celui du comité d'experts sur la méthode de compensation environnementale. Le gouvernement estime qu'un échange démocratique a été instauré.

Au terme de trois mois de dialogue, la commission éponyme vient finalement de rendre son rapport sur le futur aéroport du Grand Ouest, au ministre délégué en charge des Transports, Frédéric Cuvillier. Deux autres rapports ont été rendus ce même 9 avril 2013 au ministre de l'Agriculture, portant sur les moyens de limiter l'impact du projet sur la consommation des terres agricoles et sur l'évaluation scientifique de la méthode de compensation environnementale qui devra être mise en œuvre. Le Premier ministre, ardent défenseur du projet, a remercié les membres des trois commissions "qui ont analysé en profondeur le projet lui-même, ainsi que les préoccupations et les attentes des parties prenantes, en termes économique, sociaux et environnementaux", précise un communiqué de Matignon. Selon le même document, "elles ont rempli les objectifs qui leurs avaient été fixés : examen critique, identification des voies d'amélioration, et formulations de recommandations". Jean-Marc Ayrault demande maintenant aux ministres concernés (Transports, Agriculture, Ecologie) et au préfet de la région Pays-de-la-Loire de prendre en compte ces différentes recommandations.

 

Limiter l'impact au maximum
Parmi celles-ci, on note l'idée de pacte de développement territorial rassemblant les acteurs locaux des régions Bretagne et Pays-de-la-Loire pour élaborer la vision d'avenir permettant de préserver les milieux naturels et agricoles tout en assurant un développement équilibré. Le ministère des Transports pour sa part, rappelle que l'utilité du projet est confirmée "en raison de la saturation inévitable de la plateforme de Nantes-Atlantique". La conduite du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes devra clarifier l'organisation du réseau des infrastructures de transports interrégionaux et les liens entre la future plateforme et les métropoles de Rennes et Nantes. La question de l'avenir du site de l'aéroport nantais déjà existant est également posée.

 

Les recommandations insistent également sur la minimisation de l'impact sur les terres agricoles et les espaces naturels : "Tout hectare qui peut être gagné le sera", précise le communiqué, qui évoque l'accompagnement des agriculteurs dans des projets de relocalisation et de mutation de leur activité. De même, la méthode de compensation des zones humides impactées par le projet devra être revue, selon les mesures préconisées par le comité d'experts scientifiques indépendants. "La compensation qualitative des surfaces amputées est une approche pragmatique, volontariste et innovante mais complexe", souligne le ministère des Transports.

 

Le Premier ministre insiste lui aussi sur la poursuite des démarches de dialogue constructif en invitant les différentes parties à "poursuivre dans cette voie, et à respecter les règles du débat démocratique, afin que toutes les améliorations proposées puissent être sereinement mises en œuvre, dans le respect de l'Etat de droit". Les opposants l'entendront-ils de cette oreille ?

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