L’architecte britannique Norman Foster a inauguré le 9 octobre la première tour de bureaux certifiée haute qualité environnementale de New York (Etats-Unis). Le groupe de communication Hearst, qui l’occupe, espère servir de modèle.

La «Hearst Tower» (182 m de haut, 46 étages, 67.000 m2), inaugurée lundi sur la 8ème avenue de New York (Etats-Unis), est la première tour de bureaux de la ville à obtenir une certification environnementale. Baptisée LEED («Leadership in Energy and Environmental Design»), cette certification a été décernée en septembre dernier par le «U.S. Green Building Council», reconnu comme l’autorité nationale suprême en matière de constructions sensibles aux questions d’environnement. Victor F. Ganzi, Pdg du groupe de communication Hearst (maître d’ouvrage), s’est dit «fier de cette certification, car elle valide notre détermination à construire le meilleur édifice pour nos employés, nos voisins et notre ville». Il espère qu’elle permettra de «rehausser la qualité environnementale des futures tours de bureaux à New York».

«Concevoir un gratte-ciel qui consomme significativement moins d’énergie qu’un gratte-ciel new-yorkais standard», telle a été l’obsession de l’architecte britannique Norman Foster. Une conscience environnementale qui a guidé l’ensemble du chantier. Lors de la démolition de l’intérieur du bâtiment d’origine (1928) - dont il ne reste aujourd’hui que les façades Arts Déco -, les matériaux recyclables ont été mis à part pour être réutilisés dans la nouvelle structure. L’ossature métallique est par exemple composée à 85% d’acier recyclé. A ce sujet, la «Hearst Tower» est la première tour de bureaux d’Amérique du Nord à ne pas positionner les poutres d’acier de sa façade à la verticale, mais à l’oblique. Outre sa qualité graphique - le bâtiment semble comme emmailloté dans un filet -, cette structure triangulée permet d’économiser environ 2.000 tonnes d’acier. Elle renforce également la stabilité de l’ouvrage.

Gestion économe de l’éclairage et de l’eau
Le vitrage faiblement émissif choisi pour l’enveloppe extérieure laisse pénétrer la lumière naturelle mais isole de la chaleur du soleil. A l’intérieur des bureaux, des capteurs contrôlent l’apport en lumière artificielle selon la quantité de lumière naturelle présente à chaque étage. L’objectif étant le confort visuel des employés. De plus, si ces derniers quittent leur bureau sans éteindre la lumière ou leur ordinateur, des capteurs détectent leur absence et le font à leur place. Ces dispositifs, et bien d’autres, devraient permettre de réduire la facture énergétique de 20% par rapport à un immeuble de bureaux standard. Afin d’éviter l’engorgement des égouts de la ville, le toit du gratte-ciel a été conçu pour collecter 25% des eaux pluviales. L’eau est dirigée vers une cuve de 53.000 litres située au sous-sol. Elle sert à la moitié des besoins en eau du bâtiment et des plantes. Son utilisation la plus spectaculaire se trouve dans l’atrium, où une cascade de 8 mètres de haut humidifie l’air en hiver et le rafraîchie en été.

Les intervenants
Maîtrise d’ouvrage : Hearst Corporation.
Maîtrise d’oeuvre : Foster and Partners, architectes ; Adamson Associates, architectes associés; Gensler, architectes d’intérieur.
Bureaux d’études techniques : Cantor Seinuk Group, ingénieurs structure ; Flack & Kurtz, ingénieurs mécaniques.

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