Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole Nice-Côte d'Azur, a annoncé la mise en régie des transports publics de la ville. Il a choisi de rompre les négociations avec Véolia-Transdev, actuel délégataire du réseau, et avec Keolis, son concurrent. Après la piscine et la cantine, Nice a donc décidé de reprendre en main la gestion de ses services publics.

La cinquième ville de France, Nice, a annoncé la mise en régie de ses transports publics. C'est le maire, Christian Estrosi, qui l'a annoncé ce lundi 9 juillet lors d'une conférence de presse. Il s'agit d'un coup de tonnerre dans le secteur des transports, en particulier pour Veolia-Transdev, l'actuel délégataire du réseau. La société ST2N, filiale de Veolia Transport était en effet jusqu'à présent chargée de gérer les services de transport en commun pour la communauté urbaine Nice-Côte d'Azur dans le cadre d'un contrat de délégation de service public (DSP) qui arrivait prochainement à échéance. Des pourparlers étaient en cours entre la métropole et Veolia d'une part, mais également Keolis, un concurrent désireux de prendre la relève. Mais l'édile en a décidé autrement : « Il nous apparaît que les offres ne correspondent pas aux attentes de la collectivité (…). J'ai donc décidé de proposer au conseil métropolitain l'abandon de la DSP et que l'hypothèse d'une reprise en régie soit envisagée ». « Paris, Marseille, Toulouse, administrent déjà en régie leurs transports publics. Plus j'avance, plus je suis convaincu que l'administration d'un grand service public par la collectivité elle-même, apporte de l'efficacité, de la reconnaissance à l'ensemble de nos administrations et répond aux attentes de nos usagers ». Il a également souligné qu'il n'existait pas d'alternative au scénario.

 

Un comble pour un maire UMP qui voit les syndicats se réjouir de cette décision. Les transports niçois reposent sur une ligne de tramway - qui sera rejointe par une seconde en 2016 - et sur de nombreuses lignes de bus qui relient Nice aux communes voisines. Ils génèrent un chiffre d'affaires d'environ 130 M€ par an, avec 1.700 employés. La ville de Nice était déjà propriétaire des dépôts et du matériel roulant mais elle devra maintenant prendre en charge la gestion du trafic et celle des ressources humaines. En France, 90 % des réseaux urbains seraient gérés par le privé. Mais une vingtaine de villes, dont Rennes, Metz et Aix-en-Provence, se trouveraient aujourd'hui dans la même situation que Nice, avec des contrats de délégation arrivant à échéance. La question d'une mise en régie se posera également pour elles.

actionclactionfp