SUCCÈS. Le dynamisme de MaPrimeRénov' est tel, en 2021, que les 2,5 milliards d'euros prévus dans le plan de relance pour 2021-2022 pourraient être consommés d'ici à décembre. C'est la ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, qui l'a assuré le 1er juin sur BFM business.

Le succès de MaPrimeRénov' ne se dément pas : au 1er juin 2021, 300.000 dossiers ont été déposés depuis le début de l'année, alors que les pouvoirs publics en avaient prévu entre 400 et 500.000 sur l'ensemble du millésime. "Nous atteindrons le chiffre de 700 à 800.000 en 2021", a affirmé Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement, dans une intervention sur BFM business. Conséquence : les 2,5 milliards d'euros prévus dans le plan de relance pour les deux années 2021-2022, en plus du budget 'normal', pourraient être intégralement consommés en un an. Ainsi, en 2022, suivant le principe voulant que "l'on n'arrête pas quelque chose qui fonctionne", les pouvoirs publics devraient remettre la main à la poche pour financer le succès du dispositif. "Il faudra mettre ce qu'il faut pour financer toutes les aides demandées par les Français", a assuré Emmanuelle Wargon.

 

"Accepter de voir ressurgir des grues"

 

Si la situation sur le front de la rénovation énergétique connaît ce fort dynamisme, tel n'est pas le cas sur le marché du neuf. Questionnée au sujet du ralentissement de la délivrance des permis de construire, la ministre s'est montrée concernée, mais à tenu à dédramatiser en partie. "Avec une baisse de -4% des permis de construire, nous n'avons pas retrouvé le niveau d'avant-crise, mais nous n'en sommes pas si loin non plus", a-t-elle d'abord rappelé. Pour elle, le problème concerne surtout les logements collectifs qui connaissent une baisse à deux chiffres (-11,8% de mai 2020 à avril 2021 sur les autorisation par rapport aux douze mois précédents), alors que les maisons s'en sortent mieux (+1,2%). Pour relancer l'offre en collectif, la ministre a mis en avant le lancement de la commission Rebsamen, et celui de son appel à contribution "Habiter la France de demain". "Il y a en effet une question culturelle qui se pose", a-t-elle commenté. "Il faut que les uns et les autres acceptent de voir ressurgir des grues, que l'on accepte qu'il y ait des projets de construction à côté de chez nous."

 

Enfin, la ministre estime que 380.000 logements autorisés en 2020 correspondent au chiffre de 2014, autre année d'élections municipales. "Cela n'est pas forcément étonnant que nous soyons à un point bas, la question est maintenant de savoir comment nous allons soutenir la remontée."

actionclactionfp