La deuxième édition de l'exposition "Vers de nouveaux logements sociaux", à la Cité de l'Architecture à Paris, témoigne des réponses architecturales remarquables à ces problématiques sociales, économiques et urbaines que pose ce type d'habitat.

Les logements sociaux, ou la question du mieux-vivre ensemble ; les logements sociaux, ou la question d'un coût de construction réduit malgré des normes, environnementales ou autres, toujours plus importantes ; les logements sociaux, ou la question de l'urbanisme, de la place dans la ville ; et l'on en passe... Parler de logements sociaux, c'est englober nombre de problématiques sociales, économiques et urbaines que revêt ce type d'habitat. Et qui, mieux que l'architecte, peut et doit apporter la réponse à cet ensemble ? Qui, pour permettre que collaborent l'ensemble des acteurs impliqués - villes, urbanistes, bailleurs, habitants, etc. - et réfléchir à des logements adaptés, voire à poser les fondements de modèles d'habitat contemporain ?

 

L'on entrevoit ici l'essence même de ce métier, sa mission essentielle. C'est pourquoi, parmi les modèles version 2012 présentés dans le cadre de cette exposition "Vers de nouveaux logements sociaux 2", certains interpellent plus que d'autres, dérangent voire provoquent carrément le rejet. Que dire, par exemple, des logements proposés par Édouard François à Champigny-sur-Marne (94) ? Baptisés par l'exposition "Télescopage", ils se
Logements sociaux Edouard François
Télescopage ; Architectes : Édouard François avec Karin Sallière Trayssac (responsable chantier) ; Localisation : avenue du 8 mai 1945 et rue du 11 novembre, quartier des Mordacs, à Champigny-sur-Marne (94) ; Maîtrise d'ouvrage : Paris Habitat - OPH ; Calendrier : 2007-2012 ; Programme : 114 logements + 4 commerces ; surface : 8.300 m2 SHON (surface utile/circulations). © Edouard François
présentent comme un "sandwich" de différents modèles, un empilement provocant de maisons de villes, de barres et de maisons individuelles de type pavillonnaire, dont certaines sont posées sur le toit à moitié dans le vide. Que dire également de cette barre rectangulaire, brute de chez brute, proposée par Gilles Perraudin et son équipe à Cornebarrieu (31) ?

 

L'émotion et la question
L'exposition nous fera découvrir pourtant que la première peut être vue comme un édifice qui réconcilie les modèles entre eux, "leur accordant la même valeur" et ramène en centre-ville ce qui était rejeté vers l'extérieur ; de même, la seconde nous prouve que la pierre, comme matériau brut, apporte un système constructif à coût réduit et aux qualités environnementales indéniables, plus que pertinent aujourd'hui.

 

N'est-ce pas, là aussi, le rôle de l'architecture que de susciter l'émotion et la question ? Faire le tour de cette exposition et de cette sélection - qui ne revendique pas, bien sûr, l'exhaustivité - c'est revenir ainsi aux fondamentaux de la discipline. Parce que le sujet des logements sociaux est un modèle parfait pour les aborder : il ne laisse jamais indifférent : il questionne, valorise, travaille la société. Et, en pleine crise du logement en France, l'exercice, mis sous pression, cristallise d'autant plus nombre d'espérances et ce, en neuf comme en rénovation.

 

Les logements sociaux, laboratoire vivant de l'architecture : découvrir la suite de l'article en pages suivantes.

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