Le président du conseil général du Lot-et-Garonne, Pierre Camani, a indiqué lundi que le département ne souhaitait pas participer au financement de la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique (LGV SEA). Il a notamment évoqué les besoins de réaliser des économies en cette période de crise. Une annonce qui a entraîné plusieurs réactions. Détails.

«Devant la nécessité de réduire nos dépenses et conserver nos capacités d'investissement, il n'est pas envisageable que le conseil général du Lot-et-Garonne participe au financement» des tronçons de LGV Bordeaux-Espagne et Bordeaux-Toulouse, dont le montant est «estimé entre 90 et 100 millions d'euros», a déclaré lundi le président du conseil général du Lot-et-Garonne, Pierre Camani.

 

Si le département tient à souligner que le projet est utile, il précise surtout qu'il est important de réduire les dépenses : «Il n'est plus possible de réduire nos investissements dans nos routes et dans nos collèges pour participer au financement d'une infrastructure, certes nécessaire, mais qui ne relève pas de nos compétences», a expliqué le président du conseil général.

 

Les collectivités de Midi-Pyrénées avaient dans un premier temps accepté de payer pour le tronçon Tours-Bordeaux en espérant que la ligne serait ultérieurement prolongée vers Toulouse et surtout en imaginant que les collectivités d'Aquitaine (dont le Lot-et-Garonne) participeraient à la construction du tronçon Bordeaux-Toulouse.

 

Côté régions : réactions
Suite à ces déclarations, les réactions n'ont pas manqué. Et le son de cloche est quasi similaire pour le président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, qui a ouvertement évoqué une remise en cause de la participation des collectivités de sa région au financement de la LGV Tours-Bordeaux.

 

De son côté, le président de la région Aquitaine, Alain Rousset, a précisé que le projet devait se poursuivre en évoquant la possibilité de trouver des partenaires privés mais en insistant sur le fait que «le modèle du partenariat public-privé n'est pas un modèle sain» car «il coûte plus cher et renvoie le financement sur nos enfants». Et d'ajouter : «On a bradé les autoroutes au privé, alors qu'elles devaient financer le report modal (route-rail), il y a peut-être quelques pistes de financement dans le domaine». Le débat semble lancé !

 

Mardi soir, le président socialiste du conseil général du Gers, Philippe Martin, déclarait que son département ne participerait plus au financement de cette ligne, expliquant qu'il s'agissait là d'un "chantier d'Etat" et que le gouvernement réduit les dotations publiques des collectivités.

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