Le Maroc a décidé que les mosquées serviraient d'exemple dans la réduction de la consommation énergétique. Les édifices religieux seront incités à diminuer leur facture électrique en adoptant des ampoules basse consommation et en installant des capteurs photovoltaïques.

La couleur verte était déjà celle de l'islam et ce sera désormais encore plus vrai dans le royaume chérifien. Rabat a demandé à ses mosquées de diminuer de 40 % leur consommation électrique en utilisant des ampoules économiques et en ayant recours à l'énergie solaire, abondante au Maroc. Si 15.000 édifices sont concernés, dans le cadre de cette stratégie d'exemple national, c'est un millier de mosquées qui seront impliquées dans un premier temps. "Une formation appropriée va être dispensée", a déclaré à la presse Abdelkader Amara, le ministre de l'Energie et de l'Environnement, avant qu'elle soit étendue à l'ensemble du pays.

 

 

Réduire la dépendance énergétique du Maroc
Car le Maroc, à l'inverse de son voisin algérien, ne dispose pas de ressources pétrolières ou gazières et dépend lourdement des importations. "Réduire la consommation des mosquées sera un message fort pour tous les Marocains, sachant que notre religion dit que 'les gaspilleurs sont les frères des démons'", a précisé le ministre des Habous et Affaires islamiques, Ahmed Taoufiq. Selon lui, la facture annuelle de la consommation électrique des mosquées s'élèverait à 3,5 M€. Le pays s'est donc lancé dans un vaste plan de transition énergétique, se fixant l'objectif ambitieux de couvrir 42 % de ses besoins par des EnR d'ici à 2020 (soit près de deux fois plus que la France). Les projets d'installations se multiplient, comme la centrale solaire géante d'Ouarzazate ou le parc éolien de Tarfaya qui promet d'être le plus grand du continent africain. A la fin de la décennie, la puissance cumulée des renouvelables atteindra 4.000 MW. Mais dans le même temps, la demande explosera elle aussi : "La consommation nationale d'énergie va quadrupler d'ici à 2030", rappelle Abdelkader Amara. La campagne d'économie des mosquées s'inscrit donc dans une optique plus large, qui porte sur la réduction de 30 % de la consommation des administrations et de 12 % de la consommation globale, à la faveur de stratégies d'efficacité, notamment dans les transports, l'industrie ou le bâtiment.

actionclactionfp