Marie-Noëlle Lienemann, secrétaire d'Etat au logement a inauguré mardi 10 juillet à Marne-la- Vallée le premier observatoire européen de la qualité de l'air intérieur. Après l'air extérieur, les scientifiques s'intéressent aux dangers pour la santé dus aux particules dans l'air des bâtiments.

Les spores, la légionnelle, le radon et bien d'autres bactéries côtoient les immeubles sans que l'on y prête garde. Véhiculés par l'air ils sont source d'irritations, d'allergies et peuvent même être mortels dans certains cas. L'observatoire de la qualité de l'air intérieur a pour objectif d'étudier ces problèmes de pollution. Un rôle important quand on sait que les citadins passent 22 heures sur 24 à l'intérieur d'immeubles.

Ce nouveau centre d'observation scientifique surnommé Aria, est l'aboutissement d'un projet qui a mis deux ans à se concrétiser. Son instigateur est Louis Besson, alors secrétaire d'Etat au logement. En 1999, il charge le Centre Scientifique du Bâtiment (CSTB) de mettre en place un observatoire inauguré aujourd'hui par Marie-Noëlle Lienemann. Doté d'un budget de 23 millions de francs pour l'année 2002, il est chargé de mettre en oeuvre à l'échelle nationale un dispositif permanent de collecte de données sur les polluants de l'air dans les différents lieux de vie. Ses recherches sont centrées dans un premier temps sur les habitations et les écoles. Une étude préalable vient de tester 90 logements et 9 écoles, mais les résultats ne sont pas encore publiés. L'année prochaine, l'étude sera étendue à 800 sites.

Un laboratoire autonome

Marie-Noëlle Lienemann a tenu à confirmer son attachement au projet qui s'inscrit dans un mouvement plus large de politique de développement durable. Le ministère de l'Equipement, des Transports et du Logement, le ministère délégué à la Santé, l'ADEME et le CSTB participent à son financement. Mais selon la secrétaire d'Etat au logement, " le laboratoire doit être indépendant, c'est lui qui décide s'il doit ou non rendre publique des informations ". Il doit y avoir " une séparation des pouvoirs entre ceux qui analysent, ceux qui décident et ceux qui légifèrent " reprend-t-elle.

Aria a un rôle préventif. Ses possibilités d'action seront avant tout d'informer. Tenir au courant le consommateur des dangers éventuels de certains comportements comme le fait d'obstruer les bouches d'aération, à l'aide de campagnes d'information. Mais aussi influer sur les technologies de construction elles-même. Un nouvel enjeu pour les fabricants qui voient dans cette nouvelle prise de conscience du public un marché en mutation. Des innovations du côté des composants notamment dans les fibres, ne devraient pas tarder à voir le jour laisse-t-on entendre au CSTB.

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