SANTE. Le ministère de la Culture a élaboré des mesures applicables aux écoles nationales d'architecture et du paysage pour améliorer le bien-être de leurs étudiants. Lutter contre les discriminations et violences sexuelles, et renforcer le suivi médical font partie des priorités.

L'accueil et la prise en charge des étudiants en architecture et en paysagisme sont-ils amenés à changer ? Le ministère de la Culture a dévoilé le 11 mars un plan d'action établi pour favoriser la santé et le bien-être des étudiants des 20 écoles nationales supérieures d'architecture et de paysage. Cette annonce intervient alors que la crise sanitaire a durement touché les étudiants. Elle s'inscrit aussi dans la loi Orientation et réussite étudiante de 2018 et du plan stratégique de l'enseignement supérieur Culture centré sur l'étudiant, voté par le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche artistiques et culturels en novembre 2019. Une enquête menée par l'Union nationale des étudiants en architecture et paysage (Uneap) montrait que les élèves subissent du stress, de la fatigue et des problèmes de santé liés au rythme des études, à leur charge de travail et à une culture dite de la "charrette".

 

 

Sensibiliser les acteurs sur la santé des élèves

 

En réponse, le gouvernement a détaillé dix grandes propositions dans un document de 44 pages. Dans l'ensemble, il souhaite renforcer la prévention et la sensibilisation en matière de santé étudiante et d'hygiène de vie, en généralisant les actions de sensibilisation et en communicant sur les dispositifs, les actions et les acteurs en matière de santé étudiante auprès de l'ensemble des communautés. Cela passe par l'amélioration du suivi médical, psychologique et social, et de l'accès au soin. Le développement de la prise en charge et du suivi des étudiants en situation de handicap est également énoncé.

 

Le plan d'action met en lumière la volonté de prévenir et de lutter contre les discriminations et les inégalités hommes-femmes, notamment les violences et les harcèlements sexistes et sexuels. Chaque école devrait avoir un protocole défini pour traiter les alertes de ses élèves, et devrait élaborer des chartes éthiques sur la lutte contre les discriminations et violences. Une sensibilisation des étudiants et des enseignants est nécessaire, avec la mise en œuvre d'une campagne d'information dans chaque école.

 

Plus de sport et une meilleure alimentation

 

Sans surprise, le gouvernement encourage les activités physiques et sportives dans les écoles concernées. Ces dernières devront proposer aux étudiants des activités de détente, de gestion du stress et du sommeil, et "sanctuariser une demi-journée libre pour des activités physiques, sportives ou culturelles", précise le gouvernement.

 

Outre des activités sportives, une bonne santé se maintient par une alimentation saine. Le gouvernement fait une proposition en ce sens, en invitant les écoles à élaborer une offre de restauration satisfaisante et à inscrire un moment de pause déjeuner dans les emplois du temps. Un état des lieux est nécessaire, tout comme une négociation avec les Crous pour établir une convention de restauration dans le cas où les écoles ne disposeraient pas de restaurant.

 

Réfléchir au futur des étudiants

 

Les écoles doivent également "valoriser le rôle de tous les acteurs impliqués dans l'amélioration du bien-être des étudiants" et "renforcer l'acquisition de compétences pédagogiques dans la formation continue des enseignants". Le rythme des études est appelé à être revu et amélioré, en renforçant la cohérence entre les calendriers pédagogiques, les rendus et les programmes. Le gouvernement propose aussi de systématiser les évaluations des enseignements par les étudiants.

 

 

Pour permettre la réussite et l'intégration des étudiants, les écoles doivent lutter contre le décrochage, offrir un coût réduit des études, favoriser les pratiques écoresponsables et améliorer l'accueil et le suivi des étudiants étrangers. Les élèves les plus précaires pourraient bénéficier de dispositifs de soutien pour l'achat de matériaux et d'équipement informatique. Leur bien-être repose sur leur réussite à s'insérer professionnellement dans le milieu qu'ils auront choisi. Le ministère demande aux formateurs de veiller à la qualité des conditions de stage ou encore à développer la communication sur les formations et débouchés possibles.

 

La ministre de la Culture Roselyne Bachelot-Narquin considère ce plan "ambitieux" pour garantir "aux étudiants un environnement et un cadre d'études respectueux de leurs droits et favorable à leur bien-être et à leur réussite". Le déploiement de ce plan sur cinq ans sera soutenu, suivi et évalué par le ministère, a-t-elle affirmé, dans un communiqué. Une enveloppe budgétaire sera définie chaque année.

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