Les Champs-Elysées se classent 3e dans le palmarès des artères les plus chères du monde, après Causeway Bay (Hong Kong) et la 5e avenue (New York). Les enseignes de luxe se portent bien et boostent l'immobilier d'entreprise, selon l'étude réalisée par Cushman & Wakefield France.

L'avenue des Champs-Elysées consolide sa troisième place dans le classement des artères les plus chères du monde, selon l'étude annuelle du cabinet de conseil en immobilier d'entreprise Cushman & Wakefield France. Malgré une forte augmentation de la valeur locative prime sur un an (+38,5 %), la plus belle avenue du monde est largement battue par Causeway Bay (Hong Kong), qui détient le titre depuis 2012 avec des loyers annuels frisant les 25.000 €/m², et la Cinquième avenue de Manhattan (New York).

 

"Après avoir ravi à Ginza (Tokyo) la troisième place sur le podium des artères les plus chères du monde en 2012, l'avenue parisienne a accru en 2013 son avance sur la capitale japonaise et sur New Bond Street, à Londres", explique l'étude Cushman & Wakefield. "Les plus beaux emplacements des Champs-Elysées continuent à se louer à des niveaux record", précise Christian Dubois, directeur général du cabinet. De nombreuses enseignes y ont inauguré leur "flagship", ou vaisseau amiral, ou le feront dans les années à venir (Marks & Spencer, Zara, MAC, Tiffany & Co, Tag Heuer, etc). Mais ces ouvertures devraient se raréfier, les opportunités restantes étant quasi-inexistantes. "Le renouvellement de l'offre devrait donc largement dépendre d'une amélioration de l'existant, comme l'indiquent les opérations de rénovation dévoilées en 2011 (Morgan, Hugo Boss, Marionnaud)", prévient l'étude.

 

Les grandes artères portées par le secteur du luxe
Selon le document, la situation des Champs-Elysées serait emblématique des tendances à l'œuvre dans tout le pays. La plupart des grandes artères commerçantes françaises auraient vu leur valeur locative progresser, en moyenne de +16,3 % sur un an à l'échelle du pays. "Contrastant avec la désaffection dont souffrent les emplacements secondaires, plus directement exposés aux arbitrages des consommateurs et aux difficultés des indépendants, ces artères demeurent plus que jamais une cible privilégiée", déclare Christian Dubois. De fortes progression ont également été enregistrées rue du Faubourg Saint-Honoré et avenue Montaigne (+25 %), deux places fortes du luxe.

 

"La pénurie d'offres de locaux disponibles dans le cœur historique du luxe et les opportunités liées à l'essor du tourisme incitent toutefois les enseignes à prendre pied, ou à accélérer leur expansion vers d'autres quartiers", expliquent les auteurs de l'étude, qui prennent l'exemple du boulevard des Capucines, investi par les grands groupes d'horlogerie-joaillerie. En dehors de Paris, la Côte d'Azur reste l'autre principal marché français du luxe. Dans le reste de l'Europe, les valeurs locatives n'ont augmenté que de +2,1 %, une croissance moindre qu'en Asie-Pacifique (+4,6 %) ou en Amérique (+5,8 %). L'année 2014 devrait confirmer ces tendances : "Les prix élevés et la raréfaction d'opportunités sur les sites les plus prisés, et l'arrivée constante de nouveaux acteurs désireux de renforcer leur visibilité internationale devraient également confirmer la popularité d'artères émergentes proches des secteurs commerçants les plus établis", conclut Christian Dubois.

 

Top 10 des artères commerçantes les plus chères du monde :
1. Causeway Bay (Hong Kong) : 24,983 €/m² (+14,7 %)
2. 5e avenue (New York) : 20.702 €/m² (0 %)
3. Champs-Elysées (Paris) : 13.255 €/m² (+38,5 %)
4. New Bond Street (Londres) : 8.666 €/m² (+15,6 %)
5. Ginza (Tokyo) : 8.152 €/m² (+7,4 %)
6. Via Montenapoleone (Milan) : 7.500 €/m² (+7,1 %)
7. Bahnhofstrasse (Zurich) : 7.236 €/m² (+2,3 %)
8. Pitt Street Mall (Sydney) 7.042 €/m² (0 %)
9. Myeongdong (Séoul) : 6.063 €/m² (+6,4 %)
10. Kohlmarkt (Vienne) : 4.440 €/m² (+8,8 %)

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