CONTESTATION. La construction du futur centre aquatique d'Aubervilliers a pu reprendre sur une zone occupée par des défenseurs de l'environnement. Cela faisait des mois que des militants tentaient d'empêcher la tenue du chantier de ce projet destiné aux Jeux olympiques de 2024.

La détermination des opposants aux projets de construction pour les Jeux olympiques de Paris 2024 ne faiblit pas. Certains, qui occupaient depuis des mois les jardins ouvriers d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, ont été évacués par la police ce jeudi 2 septembre, après 07h00 du matin. Ceux que l'on nomme les "jadistes" (pour "Jardins à défendre") mènent cette action d'occupation afin d'empêcher le démarrage des travaux. Cela n'a pas empêché la destruction d'une partie des jardins pour permettre la construction d'une piscine d'entraînement pour l'événement sportif.

 

"En exécution de la décision de justice qui a été rendue, nous avons procédé à l'évacuation de la dizaine d'occupants qui étaient présents", a déclaré à l'AFP une source officielle, précisant que l'opération s'était déroulée de manière globalement pacifique. Après l'expulsion des militants, leurs installations ont été détruites. "Une entreprise de gardiennage va venir, tout cela va être clôturé et les travaux vont commencer", a continué d'informer la source. L'un des militants est actuellement en garde à vue pour des "insultes" et des "violences" envers des policiers lors de l'évacuation.

 

Une manifestation prévue à 18h00

 

 

"On assiste complètement désarmés à la destruction des jardins par une pelleteuse, c'est une violence inouïe. On est entouré par des CRS qui nous prennent pour des terroristes", a assuré à l'AFP Camille, un militant écologiste arrivé rapidement sur place. Une requête en référé a été déposée le 30 août à la cour administrative d'appel de Paris contre le permis de construire de cette piscine. Une manifestation organisée par les défenseurs des jardins ouvriers devrait se tenir aujourd'hui à 18h00 devant la mairie d'Aubervilliers.

 

Le nouveau centre aquatique devrait grignoter près de 4.000 m2 de jardins. Les occupants des lieux considèrent ce projet, d'un coût de 33,6 millions d'euros, comme "le signe d'une urbanisation déraisonnée à contre-courant de l'urgence écologique". L'infrastructure servira à l'entraînement des athlètes pour les jeux, avant de devenir accessible aux habitants d'Aubervilliers, une banlieue populaire au nord de Paris. Spie Batignolles Ile-de-France, entité du groupe de construction français Spie Batignolles, est en charge de la réalisation, de l'exploitation et de la maintenance du centre aquatique durant les six premières années de son fonctionnement.

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