Le géant italien du BTP vient d’annoncer la fermeture prochaine de sept usines à béton de l’une de ses filiales en Sicile. Italcementi veut ainsi montrer son refus de se soumettre à la mafia.

Italcementi a annoncé la fermeture de sa filiale en Sicile la veille de Noël. Les sept usines à béton de Calcestruzzi et leurs 26 employés cesseront leur activité après avoir honoré les contrats en cours pour marquer le refus du groupe «de se soumettre ou de faire acte de complaisance vis-à-vis de la criminalité organisée».

Cette décision intervient dix-huit mois après le début d'une enquête sur les activités de certains des dirigeants Calcestruzzi, deux semaines après la condamnation d'un salarié de l’entreprise à six ans de prison pour «association mafieuse». La filiale du groupe de BTP italien, qui représente 5,85 milliards d'euros de chiffre d'affaires, est notamment soupçonnée d'avoir fourni du béton de moindre qualité d'avoir pratiqué une double comptabilité.

Italcementi affirme que cette décision n’est pas une reddition mais une mesure indispensable pour que soient clarifiés «tous les aspects des affaires suspectes et que soient modifiées les règles et les procédures de production de manière à ce que de tels épisodes ne se reproduisent plus». Une initiative saluée par la Confindustria, organisation patronale de Sicile qui a déclaré la guerre aux infiltrations mafieuses dans l'industrie. Elle menace d'exclusion les entreprises payant le pizzo, un impôt mafieux qui représenterait au moins 2 % des chantiers du BTP dans l’île. Le siège local de la Confindustria a d’ailleurs été saccagé en novembre, et cet acte a été attribué à Cosa Nostra.

actionclactionfp