L'indice du coût de la construction, qui devrait être remplacé par un nouvel indice en 2006, sert de référence pour la révision annuelle des loyers et a flambé ces trois dernières années.

Depuis 2002, l'indice s'est, à un trimestre près, toujours installé au minimum au dessus de 2,50% d'augmentation et a frôlé les 3% toute l'année 2003. Si bien qu'en l'espace de trois ans, les locataires ont vu leur quittance s'alourdir de 10% en moyenne. La hausse des prix des matières premières, et surtout celle de l'acier, l'a même fait atteindre 4,58% au troisième trimestre 2004, dernier chiffre disponible, après une progression de 3,85% au deuxième. L'énorme demande d'acier de la Chine a fait grimper les prix en 2004, et la plupart des analystes estiment que le mouvement se poursuivra pendant le premier semestre 2005.

Cette hausse, une des plus fortes depuis 1995, a été jugée «préoccupante» par le ministre délégué au Logement Marc-Philippe Daubresse, partisan d'un changement du mode l'indexation des loyers. «Ce n'est pas parce que l'acier augmente, qu'il faut que les loyers augmentent», a-t-il lancé récemment.

Cet indice, institué en 1953 et calculé chaque trimestre par l'Insee et ses équipes sur un échantillon de 6.000 logements neufs, est basé sur le prix des matériaux de construction. Il est représentatif du prix de la construction stricto sensu et non du prix d'achat d'un logement neuf, car il ne prend pas en compte la charge foncière, les frais de promotion et le niveau du marché. Depuis 1995, ce n'est pas directement l'indice d'un trimestre qui est pris en compte pour la révision d'un loyer d'habitation mais la moyenne de l'indice de ce trimestre et des trois précédents. S'il a oublié de réviser le loyer, le propriétaire a tout à fait le droit de pratiquer la hausse rétroactivement, sur cette base et sur plusieurs années, mais pas au-delà de 5 ans.

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