"L'Inconnu de la Grande Arche" : "Je voulais rester fidèle à la réalité", S. Demoustier

 

Le nouveau long-métrage du réalisateur de Borgo et La Fille au bracelet, Stéphane Demoustier, oscille entre comédie et drame. Il retrace avec brio les difficultés politiques, économiques et techniques que doit affronter ce concepteur passionné. Dans un entretien, Stéphane Demoustier revient sur les coulisses du film et explique son rapport, particulier, à l'architecture.

L'Inconnu de la Grande Arche est une création librement inspirée de faits réels et adaptée du roman La Grande Arche de Laurence Cossé (Gallimard). Pourquoi avoir choisi de mettre en scène cette histoire ?

Stéphane Demoustier : Le livre s'intéresse à la période précédant le chantier jusqu'en 2016, année de la publication de l'ouvrage. Il aborde d'ailleurs davantage le sujet du quartier de la Défense que de la Grande Arche. On apprend peu de choses sur Spreckelsen, il restait un mystère. J'ai trouvé en cet homme un personnage très romanesque. Cela m'a donné envie de faire un film, non pas pour le sauver mais pour le sonder.

L'Inconnu de la Grande Arche est un long-métrage très esthétique, qui magnifie les matériaux, joue avec la géométrie et les perspectives, sublime l'architecture, et est cadré en format carré, comme le "Cube" que conçoit l'architecte. Quel est votre rapport à l'architecture ?

Longtemps, ce que j'avais le plus filmé, et de loin, c'était des bâtiments et des architectes. Pendant plus de dix ans, j'ai gagné ma vie en réalisant des films d'architecture