Se souvenir, témoigner, transmettre, sensibiliser, telles sont les missions du «Mémorial de la Shoah», inauguré à Paris le 25 janvier par Jacques Chirac. Un site réaménagé par les architectes François Pin et Antoine Jouve.

30 octobre 1956, le «Mémorial du martyr juif inconnu» - des architectes Alexandre Perzitz, Georges Goldberg et Léon Arretche - est inauguré à Paris, au coeur du quartier historique du Marais, où depuis près de neuf siècles la communauté juive s'est installée. 25 janvier 2005, le président français, Jacques Chirac, inaugure l'agrandissement du site, renommé «Mémorial de la Shoah» - des architectes François Pin et Antoine Jouve.

60 ans après la libération des camps de concentration par les Alliés, et après trois années de travaux, le «Mémorial de la Shoah» (5.000 m2) devient le plus grand centre européen d'information et de recherche consacré à l'histoire de la «catastrophe» (shoah en hébreu). Destiné à accueillir tous les publics, le Mémorial conjugue différentes missions à travers ses activités, dont : «se souvenir», «témoigner», «transmettre», «sensibiliser».
«Il faut que, toujours, l'Histoire soit dite. Jamais la chaîne ne doit se rompre. Nos enfants et nos petits-enfants devront garder au plus profond de leur coeur, poignante comme une douleur et présente comme une menace, la conscience de ce qui s'est passé», a déclaré le chef de l'Etat.

Elément important à la fois du recueillement et du souvenir, un «Mur des Noms» a été érigé le long de l'allée conduisant au bâtiment. Sépulture de «ceux dont ils ne restaient que les noms» (Simone Veil), ce mur en pierre de Jérusalem accueillent les prénoms, noms et dates de naissance des 76.000 hommes, femmes et enfants juifs déportés depuis la France entre 1942 et 1944 dans le cadre de la «solution finale». Ce monument devrait être complété par un «Mur des Justes», sur le côté du Mémorial, où seraient inscrits les noms des 2.000 Justes ayant aidé à sauver des juifs.

A l'intérieur de l'édifice - agrandi grâce à la mise à disposition de trois immeubles par la ville de Paris et le creusement du sous-sol - viennent se loger un vaste espace d'exposition de 1.000 m2 décrivant le sort des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, un auditorium et une bibliothèque, réaménagée et dotée d'une salle de lecture supplémentaire. «L'architecture s'est voulue sobre», explique Antoine Jouve.

L'ouverture au public du «Mémorial de la Shoah» - rue Geoffroy L'Asnier - est prévue le 27 janvier 2005 : Journée européenne de la mémoire de l'holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité.

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