Si toute la chaîne immobilière a ralenti en 2009, le recrutement a logiquement connu une période de creux. Quels sont les métiers qui ont souffert de cette conjoncture ? Quels seront les profils recherchés en 2010 en fonction de l'évolution des marchés ? Eléments de réponse avec Fabrice Berger, responsable du pôle immobilier chez Hays Paris.

Alors que 2009 a marqué une baisse des prix et des transactions sur les marchés immobiliers, le recrutement dans les métiers liés n'a pas été épargné. Selon une étude du cabinet Hays, spécialiste du recrutement, les embauches, «déjà ralentis fin 2008, ont été littéralement stoppés pendant quelques mois» en 2009. Les licenciements ont surtout concerné des métiers liés à la commercialisation, notamment en immobilier d'entreprise et en promotion immobilière. Le cabinet de recrutement observe également un gel sur les profils de prospection immobilière, dû aux stocks de foncier existant. «Les métiers purement financiers comme les asset managers sont restés très figés sur toute l'année, la tendance étant surtout à la gestion des actifs, plutôt qu'à l'acquisition ou même la valorisation de portefeuilles. Ainsi, on a continué à rechercher des gestionnaires immobiliers, tant sur des actifs résidentiels que tertiaires. Quant aux métiers de la maintenance immobilière, comme les facility managers, ils ont connu un ralentissement dû en grande partie à la réorganisation des principaux acteurs du marché», observe Hays.

 

Mais plusieurs mesures, telles que la loi Scellier et le doublement du Prêt à taux zéro, ont permis de redynamiser les ventes en immobilier résidentiel au cours du second semestre. Les stocks ainsi épurés, les promoteurs ont recommencé à faire appel à des développeurs fonciers pour envisager de nouvelles opérations, à moyen ou long terme.

 

Des locataires plus exigeants
«La vraie problématique aujourd'hui, c'est de garder les locataires», estime Fabrice Berger, responsable du pôle immobilier chez Hays Paris. En effet, il semblerait que la crise ait fait émerger un phénomène nouveau : les locataires veulent négocier leur loyer, et sont en demande de services. D'autant que le stock de bureaux disponible est important. Dès lors, les exigences du locataire, lors de la renégociation, sont importantes. «Les entreprises cherchent de vrais spécialiste de la négociation de baux, car il faut satisfaire à la fois les exigences des locataires et celles des bailleurs», constate Fabrice Berger. Ces derniers, pour garder leurs locataires et justifier la hausse des loyers, multiplient les prestations de services.

 

Aussi, une tendance se développe : «les investisseurs font appel à des chefs de projets immobiliers, aussi bien en bureaux qu'en résidentiel, pour bénéficier d'une approche plus technique», indique Fabrice Berger. Les métiers prisés sont alors ceux de conducteurs de travaux ou encore responsables de programme. «Certains propriétaires et investisseurs ont d'ailleurs tendance à internaliser ces fonctions», afin d'en avoir un meilleur contrôle et d'en réduire les coûts.

 

Sans surprise, les jeunes diplômés ont pâti de cette situation. Dans les fonctions commerciales, ils ont pu se rediriger vers d'autres secteurs ; pour les autres, ceux qui bénéficiaient d'une formation juridique, ils ont rebondi vers les métiers de gestion et d'optimisation du patrimoine. Ce sont actuellement les seniors (au moins 5 ans d'expérience à un poste donné) avec un réseau et sachant valoriser un projet qui sont le plus prisés. Mais selon Hays, «le redémarrage de l'activité en 2010 et les nouvelles perspectives de développement devraient permettre de rouvrir les recrutements aux profils juniors, tout en maintenant majoritairement les recherches de profils confirmés et seniors toujours pénuriques dans les entreprises».

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