CONJONCTURE. Avec des prix qui augmentent de façon raisonnable et un nombre de transactions important, les départements de la Seine-et-Marne, du Val d'Oise, des Yvelines et de l'Essonne témoignent d'un bon équilibre entre l'offre et la demande de logements. A l'opposé de la situation à Paris et de la petite couronne.

La grande couronne, constituée des départements de Seine-et-Marne, de l'Essonne, du Val d'Oise et des Yvelines, détonne sur le marché francilien de l'immobilier. Alors que les prix de vente dans Paris intra-muros ont poursuivi au troisième trimestre leur course au-delà des 10.000 euros le mètre carré, la grande couronne fait figure de marché "quasi idéal, les prix augmentant de façon très raisonnable et le nombre de transactions étant important", a estimé Thierry Delesalle, notaire à Paris, ce jeudi 28 novembre, lors de la conférence de presse trimestrielle des Notaires du Grand Paris. De fait, qu'il s'agisse des appartements anciens ou des maisons, les prix de vente en grande couronne ont progressé de seulement 0,9% au troisième trimestre 2019, en rythme annuel, en ligne avec l'inflation, à 3.050 euros le mètre carré en moyenne pour les premiers, et à 289.600 euros pour les secondes.

 

Parallèlement, les ventes d'appartements en grande couronne ont bondi de 20% sur la période de juillet à septembre, par rapport au troisième trimestre de l'année précédente. Et si les ventes de maisons n'ont crû que de 9%, elles atteignent toutefois un niveau "exceptionnellement élevé", soulignent les notaires du Grand Paris. Pour Thierry Delesalle, la grande couronne est l'illustration d'un marché où "l'offre correspond à la demande", en raison des nombreuses constructions.

 

Les 10.300 euros le mètre carré à Paris en vue pour janvier 2020

 

Tout le contraire de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis) et, a fortiori, de Paris. Dans la capitale, les ventes d'appartements ont augmenté de seulement 1% au troisième trimestre, et leur progression s'est limitée à 6% en petite couronne. Conséquence de cette tension sur l'offre, les prix de vente ont progressé de 6,1% à Paris de juillet à septembre, à 10.080 euros le mètre carré en moyenne, et de 4,5% dans les trois départements limitrophes, à 4.920 euros le mètre carré.

 

Des tendances appelées à se poursuivre dans les prochains mois. Les notaires du Grand Paris tablent sur une hausse de 7% des prix à Paris en janvier 2020, sur un an glissant, à 10.300 euros le mètre carré en moyenne, et de 5,8% pour la petite couronne, à 4.980 euros. La tendance devrait à l'opposé demeurer sage en grande couronne, avec une légère augmentation, de 2,7%, attendue pour les prix des appartements en janvier, et une quasi-stagnation concernant ceux des maisons. Stabilité des prix, taux d'intérêt très bas… "Si vous voulez acheter en grande couronne, il faut y aller !", résume Christian Godard, notaire à Claye-Souilly (Seine-et-Marne). Un conseil que les prétendants à l'accession à la propriété devraient peut-être bien méditer. En effet, "les Franciliens s'installent de plus en plus loin de Paris car les prix deviennent inatteignables, même dans l'environnement de taux actuel", souligne Thierry Delesalle. Le marché "idéal" de la grande couronne ne l'est peut-être plus pour très longtemps.

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