EMR. Le groupe français spécialisé dans les énergies marines (ex-DCNS) s'apprête à supprimer plus du tiers de ses effectifs en raison d'un développement jugé trop lent du marché de l'hydrolien. Une décision qui affectera surtout la filiale irlandaise OpenHydro mais qui n'impactera pas l'usine de Cherbourg actuellement en construction. Explications.

La filiale de Naval Group spécialisée dans les énergies marines renouvelables réduit la voilure mais maintient le cap. L'entreprise, impliquée dans l'éolien offshore, l'hydrolien et l'énergie thermique des océans, espérait des annonces lors des Assises de la mer qui se sont tenues au Havre, à la fin du mois de novembre 2017. Mais, aucun appel d'offres concernant la technologie hydrolienne n'a été lancé par le gouvernement. Nicolas Hulot, interpellé sur le sujet a même répondu : "Ne brûlons pas les étapes (…) On va faire évaluer [cette technologie]", considérée comme moins mature que l'éolien. Une temporisation qui amène une réaction immédiate de l'industriel qui va supprimer 100 postes sur les 260 qu'il compte.

 

 

Des effectifs français qui seront redéployés au sein du groupe

 

Laurent Schneider-Maunoury, le nouveau président-directeur général du groupe, précise qu'il s'agit "d'une adaptation (…) du fait d'un certain ralentissement de la volonté publique pour développer les énergies marines renouvelables". Dans les faits, 70 postes seront bien supprimés, ceux des salariés d'OpenHydro en Irlande, tandis que 30 salariés de Naval Energies en France seront, eux, transférés vers la maison mère Naval Group, pour travailler sur d'autres activités. Un virage tactique mais pas stratégique. L'entreprise entend en effet poursuivre son développement dans les EMR. Une usine d'assemblage d'hydroliennes est d'ailleurs en cours de construction à Cherbourg (Manche) et ce redéploiement des effectifs n'affectera pas l'avenir du site. Une porte-parole de l'industriel nous confirme : "Cela n'aura pas de conséquence. L'usine sera construite comme prévu, et inaugurée courant 2018. Le projet avance même très bien, dans le timing prévu".

 

 

Les effectifs français pourraient donc être, ultérieurement, redéployés de Naval Group vers Naval Energies, peut-être d'ici un, deux ou trois ans, comme l'évoquait Laurent Schneider-Maunoury à l'AFP. L'entreprise souhaite se focaliser sur ses projets phares, à savoir le site démonstrateur de la baie de Fundy au Canada, ainsi qu'un autre site au Japon. Elle se penche également sur un autre site où les courants sous-marins sont très forts en Indonésie. Quoi qu'il en soit, l'unité cherbourgeoise devrait réserver ses premières machines à l'export, à la fin de 2018. Naval Energies assure qu'entre 30 et 40 personnes seront employées sur place, en rythme de croisière, sans compter les sous-traitants. Environ 25 machines y seront produites annuellement. Sept engins devraient être déployés dans le raz Blanchard, à la pointe du Cotentin, à partir du début de 2020.

 

Le groupe travaille également sur des projets de thermique des mers (Nemo à la Martinique) et d'éolien flottant (île de Groix).

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