Une dizaine d’équipes internationales d’architectes conjuguent leurs efforts pour faire naître un gigantesque complexe architectural et urbain en Amérique Latine. 500 millions de dollars sont en jeu pour réaliser le JVC Center de Guadalajara au Mexique, qui s’étend sur 243 hectares.

Nouveau projet de développement dans lequel la culture attire le commerce et le commerce soutient la culture, le JVC (Jorge Vergara Cabrera) Center est en train de voir le jour au Mexique, le premier arbre ayant été planté le 6 février dernier. Fondé par Jorge Vergara Cabrera, le groupe Omnilife (compléments alimentaires) sponsorise la création de ce centre multi fonctionnel où 26 millions de visiteurs annuel pourront étudier, se cultiver, se divertir, et bien sûr faire du commerce. Les architectes invités ont toute liberté pour leurs projets mais doivent respecter le paysage naturel du site et entrer en collaboration pour la cohésion du plan masse. Voici les noms de ces architectes, coordonnés par l’architecte mexicain Enrique Norten : Jean-Marie Massaud - Daniel Pouzet, Jean Nouvel (France), Zaha Hadid (Iraq) récente lauréate du Pritzker Prize, Daniel Libeskind (Pologne), Carmen Pinós (Espagne), Wolf Prix et Helmut Swiczinsky de Coop Himmelb(l)au (Autriche), Toyo Ito (Japon), Ricardo Nurko - Alejandro Aptilon, Teodoro González de León (Mexique) ; et pour les USA : Philip Johnson - Alan Ritchie, Tom Mayne (Morphosis), Tod Williams - Billie Tsien.

Premier édifice dont la construction devrait bientôt commencer, le Stade paysager Chivas des architectes français Jean Marie Massaud et Daniel Pouzet. D’une superficie totale de 90.000 m2 et d’une capacité de 45.000 personnes, ce stade respecte l’environnement du site. La base de l’édifice s’adapte à la topographie existante et dissimule les entrées des véhicules vers le parking souterrain. Le stade en lui-même adopte la métaphore du volcan couvert d’un «nuage» (suspendu à la toiture). Les ingénieurs chargés de transformer cette vision en réalité sont ceux de l’entreprise HOK (Stade de Wembley, Angleterre).

Second projet sur la liste, le Palais des congrès d’Enrique Norten (TEN Arquitectos), couvrant une superficie de 148.173 m2 (33.250 m2 pour les expositions et 54.780 m2 pour les congrès). L’ensemble des installations est protégé par un dôme de plan elliptique de trois hectares. Il est recouvert d’un matériau translucide (téflon) qui, de jour, laisse deviner ce qui se passe à l’intérieur et, de nuit, illumine comme une lanterne. Les diverses activités s’organisent en anneaux concentriques avec les expositions au centre et les services autour, une rampe les réunie et les dessert.

«L’Université du succès» de Daniel Libeskind - 35.213 m2 pour 3.880 étudiants - repose sur l’idée fondamentale de la rencontre interdisciplinaire. Cette convergence est matérialisée par la collision formelle des divers volumes orthogonaux recouverts de zinc qui hébergent chaque faculté (administration publique, pédagogie, architecture, arts et design). Elle redessine les limites de chaque discipline et questionne leur présumée autonomie. L’espace central commun appartient à tout le monde, mais à aucun des blocs architecturés.

En photo ci-dessus le projet de Coop Himmelb(l)au (Wolf Prix et Helmut Swiczinsky). D’une superficie totale de 73.000 m2, le centre commercial et de loisirs consiste en une multitude d’éléments relativement autonomes offrant une variété d’expériences visuelles et spatiales aux quelques 7 millions de visiteurs annuels attendus. Ces éléments en béton sont unifiés par une même toiture légèrement courbe et transparente d’une surface de 70.000 m2.

Aussi chaotique, le projet de l’architecte Thom Mayne (Morphosis) : les 16.800 m2 de l’arène de plein air sont constitués d’une structure de béton à moitié enfouie dans le sol et d’une toiture d’acier aérienne. Les 6.250 spectateurs de l’enceinte de «Palenque» peuvent assister aux traditionnels combat de coqs ou bien suivre une partie de football, un élévateur hydraulique permettant de transformer la surface de terrain centrale.
Un relief également chahuté pour l’hôtel de Zaha Hadid - 21.000 m2, 300 chambres - qui se situe à mi-chemin entre le bloc vertical et les volumes échelonnés en terrasses, ce qui lui donne une certaine dynamique.

Dans un autre registre, Toyo Ito utilise comme matériaux le verre et le vide pour un musée d’art contemporain (16.126 m2). Une grande «faïence» plane, soutenue par une forêt de colonnes, flotte au-dessus d’un paysage recouvrant un espace qui défie nos habituelles notions de musée avec des murs prédéfinis. Ici, la superficie du terrain couvert se fond avec le paysage environnant, seule une peau de verre transparente presque immatérielle ferme le prisme suggérer par la couverture.

Proche de ce projet, Jean Nouvel réalise dans une démarche paysagère 11.900 m2 de bureaux pour une population de 700 employés de la firme Omnilife. Ils consistent en une série de modules horizontaux de un à trois niveaux, connectés entre eux par des passerelles ondulées métalliques, et couverts par une pergola également en métal qui filtre la lumière, et dont les appuis circulaires se confondent aux troncs des palmiers qui la transpercent.

Encore plus ancrés dans cette recherche sur le paysage, les architectes Philip Johnson et Alan Ritchie créent le «Monde des enfants» - 1.552 m2 dont 366 m2 couverts - construit sur une île artificielle au milieu d’un lac. Pouvant accueillir 1.000 enfants, il se compose de quatre petits édifices (un cube, un cylindre, une pyramide et un cône) plantés au milieu des palmiers. Dans cette enceinte à leur échelle, les enfants prennent contact avec l’art et expérimentent les chemins de la création.

Destinée à accueillir 350.000 personnes par jour, l’enceinte de la foire et celle du parc d’attraction de Carmen Pinós mélangent les espaces couverts (43.166 m2) et le paysage naturel (248,177 m2). Alors qu’en revanche l’architecte Teodoro González de León, originaire de Mexico, dessine dans son expression traditionnelle un bâtiment massif pou le Omnilife Staff Club House (90.400 m2, capacité d’accueil 4.000 personnes).

Concernant le dessin de l’amphithéâtre de Tod Williams et Billie Tsien, il semble en cours d’élaboration.
Enfin, notons la présence de cette tour d’acier et de verre de 75 mètres de haut qui contiendra dans ses 1.230 m2 la mémoire de la construction du Centre JVC. Conçue par Ricardo Nurko et Alejandro Aptilon, elle apparaît comme un lieu stratégique pour observer l’évolution du chantier en temps réel.

D’autres photos pêle-mêle, cliquer ici.

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