Affirmant que 10 à 26% des risques (fuites, accidents, attaques terroristes) n'ont toujours pas reçu de réponses, l'organisation écologiste internationale a annoncé mercredi avoir commandité une étude sur la qualité des matériaux utilisés dans le gros oeuvre du futur réacteur à eau pressurisée EPR en Finlande.

Le chantier de l'EPR a été interrompu en février après la découverte de portions poreuses dans les fondations de l'EPR à Olkiluoto, près de Pori (sud-ouest de la Finlande). Les travaux ont repris en mars après inspection de l'Autorité de sûreté nucléaire STUK, qui a lancé une enquête.

Par rapport à cette situation, Greenpeace accuse la compagnie électrique TVO et le consortium Framatome-Siemens, chargé de la construction de l'EPR, d'avoir attendu six mois avant d'informer la STUK de ces anomalies. «Il est inquiétant de constater que de tels problèmes de qualité soient dissimulés à la STUK pendant plusieurs mois (...). Cela confirme les craintes de Greenpeace. La STUK manque de ressources pour assurer le suivi de la planification et de la construction du premier EPR au monde», a indiqué l'organisation dans un communiqué.

Greenpeace avait déposé en septembre dernier un recours contre la construction de l'EPR, au motif que le projet n'avait pas fait l'objet d'une analyse d'impact exhaustive sur la sûreté, la santé publique et l'environnement. L’organisation affirme que de 10 à 26% des risques (fuites, accident, attaque terroriste) n'ont toujours pas reçu de réponses.

La STUK a délivré le permis de construire en février 2005, un peu plus d'un an seulement après avoir reçu la demande. Plus économique, plus performant et plus sûr selon ses promoteurs, la puissance de l'EPR atteint 1.600 mégawatts contre 1.450 MW pour les réacteurs de la génération précédente et sa durée de vie est de 60 ans contre 40 ans.

La Finlande possède deux centrales nucléaires de deux réacteurs chacune, l'une à Pori, l'autre à Loviisa, sur la côte sud, couvrant environ un quart de la consommation électrique du pays. A contre-courant de la tendance en Europe, le pays nordique a décidé de développer sa capacité nucléaire civile afin d'assurer son indépendance énergétique alors qu'elle importe aujourd'hui près de 70% de ses besoins.

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