Le président du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif), André Santini vient de défendre son projet de construire un "Grand Paris de l'eau" pour mutualiser les moyens de production d'eau potable en Ile-de-France. De son côté, Paris s'oppose vivement au "Grand Paris de l'eau", projet qualifié "d'inutile".

Vers un nouveau bras de fer autour de l'eau dans le Grand Paris ? Le président du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif), André Santini, a défendu, le 17 octobre 2017, son projet de construire un "Grand Paris de l'eau". L'objectif étant de mutualiser les moyens de production d'eau potable en Ile-de-France. "Il s'agirait de relier entre elles toutes les usines de production d'eau potable en Ile-de-France, bien sûr en ne construisant que les chaînons manquants", a expliqué, André Santini, président du Sedif, qui gère l'approvisionnement en eau de plus de 4 millions de franciliens.

 

Le maire d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) a, en effet, annoncé le lancement d'une étude pour examiner plus en détail ce projet, en partenariat avec les autres gestionnaires d'eau de la région concernés : Eau de Paris, le syndicat des eaux de la presqu'île de Gennevilliers et le syndicat mixte pour la gestion des eaux de Versailles et Saint-Cloud.

 

L'objectif serait d'assurer la sécurité d'approvisionnement en eau en cas de crise

 

Baptisé "Ring de l'eau" ce futur grand réseau mutualisé, imaginé par le Sedif et d'abord limité à la petite couronne, permettrait notamment de mieux assurer la sécurité d'approvisionnement en eau en cas de crise, comme une inondation majeure, a signalé l'élu. Il a évalué l'investissement à plusieurs centaines de millions d'euros pour un projet qui "s'inscrit dans la durée". "On raisonne sur 500 millions d'euros, mais il est difficile de donner un chiffre précis à ce stade", a-t-il précisé.

 

En parallèle, le Sedif propose un "retour sous gouvernance publique" des 15 usines historiquement privées de production d'eau potable situées en Ile-de-France. Précisons que 12 d'entre elles appartiennent au groupe Suez et trois à Veolia. Elles permettent d'alimenter en eau près de 3 millions d'habitants.

 

Rappelons que l'initiative est prise au moment où des tensions récurrentes se font entre la régie publique Eau de Paris et le Sedif, qui a délégué la gestion de l'eau au groupe Veolia jusqu'en 2022. Certaines communautés de communes du Sedif s'interrogent sur leur intérêt à rester membres du Sedif. Elles doivent se prononcer sur le sujet d'ici la fin de l'année.

 

De son côté, la mairie de Paris vient de réagir. "Le projet défendu par le syndicat des eaux franciliennes (Sedif) d'un Grand Paris de l'eau pour mutualiser les moyens de production d'eau potable en Ile-de-France, est un "grand projet inutile", a dénoncé, Célia Blauel, maire adjointe EELV , chargée de l'eau de la ville de Paris, dans un communiqué daté du 17 octobre 2017. La mairie de Paris a ainsi rappelé "son opposition à ce projet pharaonique de création d'autoroutes de l'eau qui n'a aucun sens tant sur le plan technique que sur le plan financier".

 

 

actionclactionfp