INTERNATIONAL. Le géant du numérique Google a annoncé renoncer à son projet de quartier futuriste à Toronto, au Canada. L'argument utilisé : l'incertitude économique liée à la crise sanitaire.

Alphabet, la maison-mère de Google, a annoncé le 7 mai qu'elle renonçait à son projet de smart city à Toronto, au Canada. Via la filiale Sidewalk Labs, elle prévoyait le réaménagement de Quayside, une friche industrielle de 5 ha le long du lac Ontario, et du quartier voisin de Villiers ouest. Le but était de créer un quartier ultramoderne et durable, articulé autour des technologies et des données numériques.

 

Le P-DG de Sidewal Labs a évoqué "l'incertitude économique sans précédent" qui s'est installée à cause de la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid19, dans le monde et dans le marché immobiliser de Toronto. "Il est devenu trop difficile de rentre le projet de [5 ha] viable financièrement sans sacrifier des éléments essentiels du plan", a précisé Dan Doctoroff.

 

Réinventer les villes

 

Et d'ajouter : "Après de longues délibérations, nous avons conclu qu'il n'était plus logique de continuer le projet Quayside et nous en avons informé Waterfront Toronto", l'entité publique réunissant la municipalité et les gouvernements de l'Ontario et du Canada, qui avait contacté Sidewalk Labs en 2017 pour mener à bien le projet.

 

 


Malgré tout, et "même si nous n'allons pas poursuivre ce projet spécifique, l'urgence sanitaire actuelle nous a fait sentir de façon encore plus forte l'importance de réinventer les villes pour l'avenir", a-t-il assuré.

 

Espaces publics modulables et capteurs

 

Depuis deux ans et demi, de nombreuses idées ont pu être développées autour du réaménagement de Quayside. Sidewalk Labs avait proposé de déployer des innovations comme des feux tricolores s'adaptant en temps réel au trafic, des espaces publics modulables, des pistes cyclables chauffées en hiver, ou encore des robots souterrains assurant la distribution des colis et la gestion des déchets.

 

Le quartier devait par ailleurs être doté de capteurs pour collecter différents types de données sur les comportements des résidents, comme les flux de cyclistes et de piétons, la consommation en eau, ou encore le remplissage des poubelles.

 

Colas devait y installer Flowell à Quayside

 

Le groupe de travaux publics français Colas avait même annoncé à la fin de l'été 2019 la signature d'un partenariat avec Google, afin d'installer sa solution de marquage au sol lumineux et dynamique, Flowell, au sein de ce projet de smartcity. Le but était de principalement lancer des expérimentations afin de moduler l'espace public entre véhicules et piétons, mais aussi d'imaginer de nouveaux cas d'usage.

 

 

Mais le projet ne faisait pas l'unanimité, et des inquiétudes se faisaient entendre quant à la protection de la vie privée des habitants. Malgré les controverses, les autorités canadiennes avaient donné leur accord de principe au projet, à l'automne 2019.

 

Bien que ce réaménagement soit abandonné, Sidewalk Labs estime que les idées développées depuis deux ans et demi "contribueront de façon significative à la lutte contre les grands problèmes urbains".

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