GRANDS PROJETS. Le Gouvernement a confirmé, devant les sénateurs, son intention de lancer la rénovation de la Gare du Nord en l'état, malgré l'opposition de nombreux acteurs, dont la mairie de Paris, et plusieurs architectes de renom.

Interrogée par le sénateur communiste de Paris Pierre Laurent à l'occasion des questions au gouvernement, le 21 juillet, la ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, qui répondait au nom de Jean-Baptiste Djebbari, son homologue des Transports, a affirmé que le projet controversé de rénovation-extension de la Gare du Nord, à Paris, aurait bien lieu.

 

Le 7 juillet, le préfet d'Ile-de-France avait fait savoir qu'il venait d'accorder le permis de construire valant autorisation d'exploitation commerciale, à ce projet, porté par SNCF Gares&Connexions et la foncière du groupe Auchan, Ceetrus. Une annonce qui avait fait réagir la Ville de Paris, désormais opposée au projet, qu'elle juge trop commercial et trop dense.

 

 

Les opposants jugent les surfaces commerciales trop généreuses

 

En septembre dernier, un collectif d'architectes s'étaient aussi inscrits en faux contre le projet, pour les mêmes raisons : notamment, une part trop belle laissée à la déambulation commerciale, au prix de circulation rendues plus complexes, alors que la rénovation de la gare doit justement permettre d'absorber l'augmentation de la fréquentation de la gare.

 

"Les surfaces commerciales ne constituent pas une entrave au fonctionnement de la gare, se situent dans la moyenne des autres gares rénovées récemment, et participent au financement des travaux".

 

"Dans la dernière mouture, les surfaces commerciales ne constituent pas une entrave au fonctionnement de la gare, se situent dans la moyenne des autres gares rénovées récemment, et participent au financement des travaux, au bénéfice de l'amélioration du confort de tous les usagers", a, à l'inverse, estimé Emmanuelle Wargon. Elle a rappelé que les porteurs du projet avaient pris 13 engagements pour rendre le projet "plus écologique", citant un parking à vélos ou encore la suppression du dépose-minute sur le parvis. L'accessibilité par le nord de l'équipement doit également être améliorée et est actuellement à l'étude, selon la ministre.

 

Celle-ci a en outre rappelé que le projet avait "fait l'objet d'une large concertation" depuis deux ans et que "les discussions se poursuivent et se poursuivront". "Nous veillerons à ce que les commerçants, les riverains, les usagers continuent d'être consultés, notamment au sein du comité des parties prenantes" qui doit être créé. "Le lancement des travaux aura donc lieu".

 

Contestation grandissante

 

"Si vous vous entêtez, vous allez voir une contestation grandissante au cœur de Paris, alors que les urgences ferroviaires sont extrêmement importantes mais ce n'est pas ce projet qui y répondra", a rétorqué le sénateur de Paris, répétant que "ce projet est dominé par les exigences commerciales".

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