Au Salon de la copropriété, l’écrivain et homme public Jacques Attali a été convié vendredi à s’exprimer à propos des grandes évolutions qui nous attendent dans les 40 années à venir. Détail des principaux points de son analyse, notamment en matière de démographie et de logement.

Economiste, écrivain et haut fonctionnaire français, Jacques Attali a été pendant longtemps le conseiller spécial de François Mitterrand. Son nom est au cœur de l’actualité puisque c’est aussi celui d’une commission qu’il dirige, priée par le président Nicolas Sarkozy de proposer des solutions pour libérer la croissance économique de notre pays.

Dans sa présentation, Jacques Attali a exposé vendredi les grands changements qui affecteront le monde dans les quarante années à venir, en soulignant leur influence sur la société française. Abordant la question d’une démographie mondiale qui subit de profondes mutations, l’écrivain a expliqué que sur les 40 prochaines années, la population planétaire allait augmenter d’un tiers. Dans le même temps, cette population irait vieillissante en raison d’une baisse de la natalité (1,5 enfants par femme en Europe aujourd’hui) et d’une augmentation de l’espérance de vie (nous gagnons trois mois par an).

Si les campagnes persistent à se vider au profit des villes, les seuls pays dont la population continue d’augmenter sensiblement sont «ceux qui savent combiner très forte démographie et capacité à accueillir les étrangers». C’est le cas de l’Asie où se concentrera demain la moitié des neuf milliards d’habitants de notre planète (2050). On constate déjà d’importants mouvements de populations, dans une société où «on change de tout de plus en plus vite».

La technologie comme solution à toute épreuve
Ces mouvements de populations, qu’ils soient internes ou en provenance du Sud, impliquent des besoins grandissants en matière de logements. Quelques contraintes viennent cependant ralentir l’évolution souhaitable. Selon Jacques Attali, «la difficulté à disposer de ressources, dans les trois domaines que sont l’agriculture, l’eau et l’énergie» est un frein au développement durable.

Face à la forte demande en énergies fossiles, l’écrivain veut croire que «les moyens technologiques de plus en plus énormes donneront des solutions à tous ces problèmes». Les nanotechnologies nous amèneront demain à «repenser les matériaux, que ce soit pour les vêtements, la construction ou l’électronique». Pour donner un ordre d’idée à son auditoire, Jacques Attali utilise l’image d’un «dé à coudre dans lequel on pourra bientôt mettre un ordinateur de la taille d’un système solaire».

Développer les moyens pour construire plus de logements
En matière de logement, Jacques Attali estime qu’il en faudrait beaucoup plus qu’à l’heure actuelle. Selon lui, 600.000 constructions supplémentaires par an sont nécessaires, contre 430.000 dans la réalité. Il faudra «développer les moyens et aller vers des impôts favorisant les économies d’énergie» si l’on veut pouvoir parvenir à ces objectifs. Repenser l’équilibre entre centres-villes et villes dortoirs en répondant à la forte demande de commerces de proximité irait également dans ce sens. Enfin, toujours selon lui, il semble important de réfléchir aux «nouvelles interrogations du rapport entre collectivités locales et Etat», dans une perspective où l’Etat devra tôt ou tard se réapproprier le foncier pour continuer de développer les villes.

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