Les chefs des gouvernements italien et espagnol, respectivement Romano Prodi et José Luis Rodriguez Zapatero, devraient se rencontrer mi-octobre afin de négocier la fusion des sociétés autoroutières espagnole Abertis et italienne Autostrade. Une rencontre que désapprouve la Commission européenne.

Selon l’édition de lundi du quotidien espagnol El Economista, Romano Prodi veut profiter d'un voyage officiel en Espagne pendant la deuxième quinzaine du mois d'octobre «pour rencontrer José Luis Rodriguez Zapatero en privé et discuter des intérêts communs entre les sociétés espagnoles et italiennes, dont Abertis et Austostrade».

Ces négociations entre Rome et Madrid interviendraient peu après des discussions similaires mi-septembre entre Madrid et Berlin pour trouver un accord sur le rachat de l'électricien espagnol Endesa par l'Allemand E.ON. Ces rencontres n'ont pas la faveur de la Commission européenne qui a mis en garde les Etats membres contre le risque de «chaos» si les 25 arrangeaient dans leur coin des accords bilatéraux sur les fusions d'entreprises.

Début août, le gouvernement italien a opposé son veto au rachat d'Autostrade par Abertis, invoquant la défense de l'intérêt public national. Rome a cependant nié tout protectionnisme, estimant que cette fusion était contraire à la loi de concession et de privatisation des autoroutes italiennes. «Conscient que l'Europe peut lui tirer les oreilles, Romano Prodi a décidé de chercher d'autres solutions», écrit El Economista.

La Commission européenne a jusqu'au 22 septembre pour rendre sa décision sur cette opération. L'éventuel rachat d'Autostrade par Abertis donnerait naissance au premier groupe mondial d'autoroutes, dominé par des capitaux espagnols, avec 17.000 employés, plus de 6.700 km d'autoroutes et une capitalisation boursière de 25 milliards d'euros.

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