Une étude réalisée par Ipsos Opinion début novembre met en avant l'incompréhension des Français pour l'architecture contemporaine. Ils la jugent trop éloignée de leurs préoccupations même si les architectes ont une bonne image.

Spontanément, les évocations suscitées par l'architecture renvoient à des domaines bien distincts. D'une part, 30% des évocations sont liées au patrimoine,à sa conservation et plus généralement à sa dimension culturelle et historique. L'autre domaine d'évocation cité dans des promotions importantes est intimement lié aux notions d'aménagement et de cadre de vie. Pour les Français, l'architecture s'entend au sens de l'aménagement de la ville, de l'environnement mais aussi de l'urbanisme. D'autres domaines également cités renvoient à l'art et à l'esthétique, à la technique ou à la modernité.

A l'instar d'une enquête réalisée il y a deux ans, les Français considèrent que l'architecture et ses champs d'intervention ne concernent pas prioritairement la mission classique de construction de logement ou de bâtiment publics. Bien au contraire, pour le grand public, l'architecture consiste avant tout à rénover et à réhabiliter les quartiers urbains (53%), mais aussi à réhabiliter le patrimoine ancien.
Il est clair que les problématiques actuelles de l'exclusion et du développement économique insuffisant de certains quartiers rejaillissent sur des domaines tels que l'architecture et l'urbanisme.

D'ailleurs, un point positif, les Français se déclarent dans leur grande majorité satisfait de l'action de leur municipalité dans les domaines de l'urbanisme et de l'aménagement de leur ville. Dans la même optique, les Français considèrent que leur architecture s'est améliorée ces dernières années, qu'il s'agisse des maisons individuelles (58%), des immeubles d'habitation (52%) ou des immeubles de bureaux (55%).

Globalement, les architectes bénéficient d'une bonne image et les deux tiers des personnes interrogées feraient volontiers appel à eux pour la construction de leur maison. Parmi les raisons évoquées pour justifier le recours à un architecte : le gage de qualité (52%), la prise en compte de leur envies ( 29%), les propositions d'idées originales (17%). Faire appel à un architecte est également considéré comme un gage de sécurité car, pour les sondés, il sait coordonner un chantier (22%), il sait respecter les normes et les procédures (18%) et il sait comment éviter les erreurs lors de la construction (19%).

Pour la très grande majorité des Français (80%), il est plus coûteux de faire appel à un architecte pour se faire construire une maison sur mesure plutôt que de faire appel à un constructeur. Toutefois, ce coût supplémentaire à une contrepartie positive : 77% des Français estiment qu'une maison d'architecte prendra plus de valeur q'une maison construite par un constructeur immobilier.

Pour les personnes déclarant de pas faire appel à un architecte les raisons avancées sont le coût supposée de son intervention (66%) mais aussi le fait " qu'on peut très bien se débrouiller seul sans lui " (43%). 19% de ces personnes préfèrent passer par un constructeur.

Globalement les Français savent peu de choses du métier d'architectes. D'ailleurs 26% d'entre eux se considèrent bien informés. Quand on leur demande de citer spontanément tous les architectes célèbres qu'elles connaissent 61% des personnes interrogées se révèlent incapables d'en citer n'en serai-ce qu'un. En dehors de Le Corbusier (cité spontanément par un quart des Français), les autres architectes du Xxe siècles ne le sont que par très peu de personnes interrogées : Nouvel, Bofill et Pei ne sont cités spontanément que par 4% de l'échantillon.

Etude réalisée par Ipsos Opinion les 8 et 9 novembre 2002 pour le ministère de la Culture et le groupe Moniteur auprès de 955 personnes.

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