Après une année 2003 dynamique, les prix de l'immobilier ancien pourraient approcher d'un palier en 2004, a indiqué mercredi la chambre francilienne de la Fédération nationale des agents immobiliers (FNAIM).

"On est entré dans une phase de stabilisation des prix, malgré des phénomènes de rattrapage dans certains quartiers ou certaines banlieues", a estimé le président de la chambre, Marcel Ricard, lors de la présentation à la presse de l'enquête semestrielle de l'Observatoire francilien de l'immobilier.
Les zones les plus prisées, dont les tarifs dictent la tendance générale, voient ainsi leurs prix stagner depuis le début de l'année "parce que les acquéreurs n'ont pas les moyens d'aller au-delà des prix actuels", a expliqué Jean-Hervé Ruellan, chargé de l'enquête au sein de la FNAIM Paris-Ile de France.
Et de souligner: "plus personne n'envisage d'augmenter les prix dans la conjoncture actuelle, car si on les accroît encore, il n'y aura plus d'acquéreurs".

Parallèlement, le premier trimestre 2004 s'est ainsi caractérisé par un tassement des transactions, notamment sur Paris, comparé au début 2003, selon la chambre francilienne de la fédération. "Si nous avons dans nos cabinets un peu plus de biens, les acquéreurs potentiels hésitent à se positionner à cause de la mauvaise conjoncture économique", a expliqué M. Ricard.
Malgré une situation économique également morose, les promesses de ventes ont progressé de 7% en Ile-de-France et de 12% à Paris en 2003, tous biens confondus, et les prix ont continué de monter, notamment pour les appartements de 4 pièces et plus, selon les chiffres publiés jeudi.

Le marché s'est aussi fortement accéléré, comme le prouve le raccourcissement des délais entre la prise de mandat et la promesse de vente.
Dans la seule capitale, ces délais - 47 jours au deuxième semestre et 52 jours au premier semestre 2003 - constituent les plus courts depuis cinq ans.
Une tendance liée notamment au décalage persistant entre l'offre et la demande dans la région, où la population continue de croître alors que les biens immobiliers sont rares et le parc existant en faible renouvellement.

"Ces chiffres 2003 dynamiques pourraient laisser penser que le marché va très bien. En fait, ils reflètent les effets persistants de la pénurie de biens et de la hausse des prix", a remarqué M. Ruellan. "Beaucoup de familles sont obligées de s'éloigner, du coup les prix des banlieues populaires augmentent à leur tour", a-t-il ajouté.
Ce "phénomène de l'escargot" observé par divers professionnels se traduit par un déplacement de la demande de Paris vers la petite couronne (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Hauts-de-Seine) et cette dernière vers la grande couronne (Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne et Val-d'Oise).
En 2003, les prix moyens au mètre carré ont ainsi bondi de 43% pour les appartements des banlieues populaires, soit 2.543 euros au m2, selon les résultats de l'Observatoire francilien de l'immobilier, basés l'étude d'un échantillon de cabinets FNAIM.

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