« Croissance et grandes villes, l'heure de vérité », tel a été l'enjeu de la 12e Conférence des villes, organisée par l'Association des maires de grandes villes de France (AMGVF) ce mercredi 19 septembre. Les échanges ont porté notamment sur les menaces qui pèsent sur les investissements publics locaux. Inquiète de la situation, la FNTP alerte de nouveau les élus des grandes villes alors que La Banque Postale promet une nouvelle enveloppe. Décryptage.

Dans un contexte de raréfaction du crédit, les grandes villes de l'Hexagone prévoient en 2012 une baisse de 8 % de leurs investissements et une baisse de 20 % de recours à l'emprunt. Tel est le constat général dressé ce mercredi 19 septembre, à la mairie de Paris, lors de la table ronde de la 12ème Conférence des villes dédiée aux « Menaces sur les investissements publics locaux : quelles solutions ? ».

 

Une menace bien réelle, d'autant plus que les collectivités territoriales, dont les grandes villes, réalisent près de 70 % de l'investissement public. Elles sont donc essentielles au soutien de la croissance. Mais le paysage bancaire est profondément modifié, comme en témoigne, notamment, la création d'une nouvelle banque dédiée aux collectivités locales sous l'égide de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et de la Banque Postale. « Face à ces tensions, les élus locaux s'organisent : émissions obligataires, mise en place d'une agence de financement des investissements locaux… », a tenu à rappeler, en préambule des débats, Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la CDC. Un nouveau modèle de financement est donc en marche. « Et L'urgence est déclarée », a insisté de son côté le député-maire de Grenoble Michel Destot, président de l'association des maires des grandes villes de France (lire l'interview en page 3).

 

« Un tsunami sur la tête »
A son tour, Patrick Bernasconi, président de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), a confirmé ce sentiment : « Il y a urgence surtout à ce qu'une agence de financement des collectivités locales soit créée. Si cette situation continue, on va se prendre un tsunami sur la tête. » Par ailleurs, chiffres à l'appui, il a rappelé l'importance de l'accès aux crédits : « Notre activité représente 40 Md€ par an dont 20 Md€ sont financés par les crédits bancaires ».

 

Dans la foulée, Jean-Claude Boulard, maire du Mans et président du Mans Métropole, a bien confirmé que « les élus envisagent surtout un repli de la plupart de leurs investissements locaux. » Et d'approfondir le sujet : « Heureusement que les banques continuent à faire, aujourd'hui, leur métier et à prêter auprès des maires. Par ailleurs, j'estime que les marges bancaires méritent d'être mises en compétition. »

 


Découvrez en page 2, la suite de l'article et en page 3, l'interview de Michel Destot, député-maire de Grenoble.

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