CONJONCTURE. Les chiffres du logement continuent de dégringoler : au mois de mars 2019 et sur un an, les autorisations de logements ont diminué de 8,2%, pendant que les mises en chantiers reculaient de 5,2%. Toutes les régions accusent le coup, à l'exception de la Nouvelle-Aquitaine, de la Corse et des Outre-Mer.

Les chiffres du logement ne parviennent décidément pas à remonter la pente. Ce 29 avril 2019, les ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires ont publié les statistiques mensuelles des constructions de logements, et la baisse observée depuis maintenant plusieurs mois se confirme. A la fin du mois de mars 2019, les autorisations de logements ont diminué de 0,9% depuis janvier 2019 : plus précisément, les logements individuels se sont rétractés de 3,6%, et seuls les collectifs (y compris en résidence) se sont redressés de 1%. Toujours sur la période de janvier à mars, les mises en chantiers ont enregistré -4,6%, avec dans le détail -0,5% pour les individuels et -7,2% pour les collectifs.

 

 

Sur un an, la baisse est générale

 

Les statistiques sont encore plus négatives sur une année : d'avril 2018 à mars 2019, 445.700 logements ont été autorisés à la construction, et 410.700 habitations ont été effectivement mises en chantier ; deux chiffres en recul en comparaison aux 12 mois précédents, respectivement de l'ordre de -8,2% et de -5,2%. Sur la même période, les autorisations de logements individuels ont perdu 7,9%. Un retrait encore plus flagrant pour l'individuel pur (-9,6%) que pour l'individuel groupé (-3%). Idem du côté des mises en chantiers d'habitations individuelles, qui ont chuté au global de 7,4%, avec dans le détail -8,2% pour l'individuel pur et -5% dans l'individuel groupé. Les ministères notent également que les mises en chantiers de logements collectifs ont baissé de 8,5% : les collectifs ordinaires ont accusé -9,6%, pendant que les logements en résidence se sont stabilisés à +0,1%. S'agissant des mises en chantiers de logements collectifs, les données sont aussi dans le rouge : avec -3,7% au global, la baisse est davantage marquée pour les habitations en résidence (-13,1%) que pour les logements collectifs ordinaires (-2,3%).

 

Que ce soit pour les logements autorisés ou commencés, toutes les régions voient leurs indicateurs plonger sur ces 12 derniers mois. Trois exceptions sont toutefois notables : la Corse, avec 6.500 logements autorisés sur un an, soit un bond de +26%, et 4.300 commencés sur la même période, soit +4,1%. La Nouvelle-Aquitaine affiche en outre un nombre de 46.000 logements autorisés, ce qui représente une progression de 4,1% ; en revanche, ses habitations commencées sont en retrait de 1,8%, soit 40.100 unités. Enfin, les collectivités d'Outre-Mer (à l'exception de Mayotte) ont autorisé 15.300 logements sur un an (+4,5%), et lancé les chantiers de 12.700 habitations (+0,4%).

 

 

Taux d'annulation et délais d'ouverture très contrastés

 

D'après les statistiques gouvernementales, les annulations de logements et les délais d'ouverture de chantiers font également grise mine. De janvier à mars 2019, le taux d'annulation des logements individuels autorisés devrait être de 12%, ce qui correspondrait à la moyenne de longue période (un taux de 12% de mars 2010 à mars 2019). Concernant le collectif, 21,6% des habitations autorisées sur les 3 derniers mois ne seront pas mises en chantier ; un taux supérieur à la moyenne de long terme (15,4%). Toujours sur la même période et pour les logements individuels autorisés, le délai moyen avant la mise en chantier est de 5,1 mois (5,4 mois en moyenne de mars 2010 à mars 2019). Dans le collectif, ce délai moyen passerait à 12 mois, ce qui serait légèrement supérieur à la moyenne de longue période (11,6 mois).

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