JUSTICE. Le tribunal administratif a définitivement validé le permis de construire de rénovation-surélévation de la Tour Montparnasse, à Paris. Un projet qui s'inscrit dans celui de la rénovation de tout le quartier qui l'entoure.

Le tribunal administratif de Paris a donné son feu vert au projet privé de rénovation de la Tour Montparnasse, approuvé en 2019 par la Ville et qui prévoit une surélévation de 20 mètres avec l'ajout à son sommet d'une serre agricole. Il n'y a désormais plus de frein juridique au démarrage des travaux. Le tribunal a validé jeudi le permis de construire délivré par la Ville, jugeant le projet de l'Ensemble immobilier Tour Maine-Montparnasse (EITMM), les copropriétaires de la tour, conforme au plan local d'urbanisme (PLU) de la capitale même "s'il ne respecte pas les règles de hauteur maximale prévues".

 

En effet, des exceptions à ces règles sont possibles "lorsque les modifications d'un bâtiment existant permettent sa mise aux normes et l'amélioration de ses performances énergétiques", a estimé la juridiction pour justifier son feu vert, se basant sur les documents qui anticipent "d'importantes économies d'énergie" et "une meilleure isolation acoustique".

 

Evolution esthétique

 

"Des matériaux et des techniques de construction plus conformes aux enjeux et normes d'aujourd'hui ont été choisis", affirme aussi le tribunal pour qui l'épaississement des 13 premiers étages, ajouté au changement des façades vitrées, permettra de "renforcer l'isolation" et de "couper les courants descendants qui s'abattent sur les piétons et riverains". "D'un point de vue esthétique, la réhabilitation de la Tour s'accompagne d'une recherche architecturale aboutissant à un résultat harmonieux", dit encore le tribunal, saisi par une opposante au projet.

 

Baptisé "Demain Montparnasse", le projet lauréat, porté par le groupement d'architectes Nouvelle AOM, vise à "redonner une identité forte, innovante, dynamique et moderne" à la tour érigée en 1973, la plus haute de Paris (209 mètres) après la Tour Eiffel. Ce projet avait en 2019 soulevé l'opposition de plusieurs associations de défense de l'environnement et du paysage, mécontentes de la surélévation. Saisie d'un recours gracieux pour stopper le projet, la Ville de Paris avait rejeté la demande de l'association Sites et Monuments, estimant sa demande non fondée. Les travaux devaient initialement débuter en 2019 pour que la nouvelle tour soit prête en 2024, à l'occasion des Jeux olympiques.

 

 

Tout un quartier à revoir

 

Cette rénovation-surélévation de la plus haute tour de la capitale s'inscrit dans le projet beaucoup plus large de rénovation du quartier Maine-Montparnasse, fortement marqué par l'urbanisme des années 70 et souffrant de nombreux dysfonctionnement - pas tous dus à la présence de l'IGH. La petite sœur de la tour Montparnasse, la tour CIT, sera rénovée par Lacaton&Vassal. Les abords de l'ensemble seront, eux, repensés par l'agence britannique Rogers Stirk Harbour + Partners (RSHP), a annoncé récemment la mairie de Paris. A l'occasion de cette opération, une exposition au pavillon de l'arsenal revient sur l'aménagement du quartier.

 

 

"Le projet créera une grande continuité piétonne de la rue de Rennes à la gare Montparnasse et transformera le quartier avec la plantation de 2.000 arbres", vantait, en 2019, la Ville de Paris. "Essentiel à l'attractivité de Paris, ce quartier Maine-Montparnasse nécessite d'être apaisé, végétalisé et adapté aux usages contemporains". En créant notamment du logement dans ce quartier et en libérant les espaces publics "accaparés par l'automobile".

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