Selon un communiqué diffusé par la CFDT-sidérurgie de Lorraine, ArcelorMittal pourrait annoncer prochainement la fermeture d'ici à avril 2009 de son usine de Gandrange, en Moselle. Les syndicats appellent à la grève lors de la réunion du comité d'entreprise (CE) extraordinaire du 16 janvier.

ArcelorMittal envisagerait la fermeture d'ici au printemps 2009 de l'aciérie électrique et du train à billettes (cylindres de métal) de Gandrange, en Moselle. 700 emplois sont menacés par cette annonce, faîte par la CFDT sur la base d'une «rumeur aux présomptions de véracité fortes».

Ainsi, seul le laminoir à couronnes et barres et le centre de recherches seraient conservés dans l'établissement. Mais les syndicalistes doutent de la viabilité de ces équipements à court terme s'il faut faire venir l'acier d'ailleurs. «Le site est viable moyennant des efforts d'investissements et une redistribution du carnet de commandes, parce que pour le moment on fait de la petite quincaillerie avec une grosse machine», a indiqué à Libération Marcel Thill, secrétaire CFDT du CE de Gandrange.

Ce qui est reproché à l'usine ? Des pertes de l'ordre de 36 millions d'euros sur l'exercice 2007. Les syndicats rétorquent en mettant en cause une mauvaise gestion des compétences et des références d'acier plat trop nombreuses. Des syndicats qui s'étonnent que la direction du groupe ne prenne les choses en main alors que Mittal Steel s'était servi de l'usine de Gandrange comme «vitrine sociale» lors de sa fusion avec Arcelor en 2006.

Demande importante d'acier
«Mittal s'était engagé à maintenir l'emploi en reprenant Arcelor en 2006. Vouloir fermer, même partiellement, le site est scandaleux alors que la demande d'acier explose», a déclaré Aurélie Filippetti, député de Moselle. La Fédération internationale de l'acier prévoit en effet une hausse de l'ordre de 6,8 % de la demande mondiale pour l'exercice en cours. Quant à ArcelorMittal, il a enregistré au troisième trimestre 2007 un résultat net de 2 milliards d'euros, en hausse de 35,6%.

Conscient de l'importance de cette activité dans la région, Marc Barthel, responsable du syndicat CGT d'ArcelorMittal France, a déclaré que «si 700 emplois sont supprimés dans l'usine, ce sont 1.500 emplois de sous-traitance qui sont menacés dans la chaudronnerie, la mécanique et les transports». Pour tenter de faire pression, les syndicats ont appelé à la grève pendant le comité d'entreprise (CE) extraordinaire qui doit se tenir le 16 janvier sur la «réorganisation du site Gandrange» et ses «conséquences sociales».

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