ÉCONOMIE. Les défaillances d'entreprises sont reparties à la hausse au mois de mai, d'après la Banque de France. Le secteur de la construction est pénalisé par le phénomène quand l'immobilier résiste. En proportion sur un an, ce sont les très petites structures qui en font les frais, mais les micro-entreprises représentent le plus grand nombre de cessations de paiement.

L'augmentation des faillites se confirme au fil des mois. Depuis le début de l'année, les procédures de cessations de paiement repartent en effet à la hausse après avoir connu, durant la crise du Covid, une période de grande accalmie due à la mise en pause d'une bonne partie de l'économie, du ralentissement des procédures judiciaires, des modifications réglementaires et des mesures de soutien à la trésorerie des entreprises. Autrement dit, et comme ne cesse de le répéter la Banque de France depuis maintenant deux ans, les chiffres des deux derniers exercices (2021 et 2020) sont à prendre avec des pincettes puisqu'ils ont été enregistrés dans un contexte très particulier.

 

 

Partant de là, les statistiques de l'institution monétaire pour le mois de mai 2022 témoignent d'une situation économique bien meilleure qu'avant la crise sanitaire. À la fin du mois dernier, "le nombre de défaillances cumulé sur un an (entre juin 2021 et mai 2022) s'élève à 32.109, soit un repli de 37,2% par rapport à 2019", mais une progression de 9,2% sur un an, indique la Banque de France. Qui ajoute que "le nombre de défaillances en données brutes sur un mois reste voisin de 3.000, comme globalement depuis le début de l'année".

 

Une conjoncture actuelle plus favorable qu'en 2019

 

Le secteur de la construction a pour sa part vu 6.687 de ses entreprises se retrouver en cessation de paiement le mois dernier. Une proportion en hausse de 12,9% sur un an... mais qui s'effondre de 39,7% en comparaison à la période précédant la pandémie. Ce qui veut donc dire que les entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics rencontrent actuellement plus de difficultés qu'à la mi-2021, mais qu'ils bénéficient aussi d'une conjoncture bien plus favorable qu'il y a trois ans.

 

L'immobilier fait preuve d'une résistance encore plus flagrante : avec "seulement" 1.195 défaillances d'entreprises comptabilisées dans ce secteur en mai 2022, les procédures y baissent de 6,7% sur un an, et dégringolent de 26,7% par rapport à 2019.

 

 

Les données de la Banque de France fournissent également un détail par tailles d'entreprises. En proportion sur un an, il s'avère que ce sont les très petites structures qui font les frais du retournement de situation (1.247 dossiers, +29,2%) ; à l'inverse, les micro-entreprises représentent le plus grand nombre de faillites (30.128 procédures, +8,6%). Les deux catégories sont toutefois en très nette progression par rapport à 2019 : les défaillances de TPE ont reculé de 13,2%, et celles des micro-entreprises de 38,3%.

 

Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grands groupes ont quant à elles connu 22 cessations de paiement en mai 2022, soit une énorme diminution de 48,8% sur 12 mois, et un repli plus timoré de 8,3% par rapport à 2019.

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