TÉMOIGNAGE. La pénurie des matières premières fait gonfler les prix et menace de nombreux chantiers, dont certains chez les particuliers. Une lectrice de Batiactu s'est confiée sur ses difficultés à trouver un artisan disponible pour aménager son jardin. En réponse, plusieurs représentants de professionnels du bâtiment et du paysage ont tenté d'apporter leur éclairage.


Les professionnels du Bâtiment vivent une situation exceptionnelle. D'un côté, la crise du Covid-19 a fait exploser la demande des ménages à engager des travaux dans leur habitat, notamment en terrasses, balcons ou jardins. De l'autre, les graves pénuries qui touchent les matières premières (bois, cuivre, acier…) depuis des mois ont fait flamber les prix et entraîné des problèmes d'approvisionnements, des retards voire reports de chantiers. 26% des entreprises d'artisanat du Bâtiment ont déjà répercuté ces augmentations sur leurs prix, d'après une donnée de la Capeb. Ces pénuries vont-elles risquer de freiner les effets de la relance, ressentie par les artisans ces derniers mois ? Ainsi, le secteur a retrouvé son niveau d'activité d'avant-crise, avec +0,5% d'activité par rapport à 2019, toujours selon la Capeb. Un marché surtout porté par le secteur de la rénovation. Celui des maisons a repris également, et les promoteurs immobiliers voient les prix des habitations comportant un balcon, une terrasse ou un jardin, croître depuis la pandémie.

 

 

Face à ces perturbations de prix, certains particuliers se retrouvent en tout cas dans l'expectative. C'est le cas de Stéphanie et de son mari, lecteurs de Batiactu. Le couple qui réside dans un quartier pavillonnaire d'Ile-de-France souhaite aménager son jardin, d'une surface de 40 m², en installant une terrasse, un abri, une pergola et le bardage d'un mur, en bois. Il avait initialement prévu d'acheter un abri de jardin sur Internet mais a vite déchanté. Le prix de l'abri est passé de 2.400 euros l'an dernier à 3.900 euros cet été. Durant l'année 2021, le couple a prospecté quatre mois durant pour trouver un artisan disponible. "Nous n'avons obtenu qu'un seul devis", se désole Stéphanie, qui assure avoir passé un grand nombre d'appels pour entendre "toujours le même discours : 'Je suis occupé, débordé, je vous recontacte plus tard, je vous transmets le devis dans la semaine'". Et d'ajouter : "Nous avons eu, à chaque relance de notre part, l'impression de déranger, de passer pour des personnes pénibles. Certains artisans nous ont affirmé nous envoyer un devis mais sans venir prendre des mesures précises et voir l'état actuel de notre jardin. C'était incompréhensible."

 

"Un carnet de commandes plein sur l'année"

 

Le couple a finalement renoncé à donner suite à l'artisan qui lui avait soumis le devis, après quatre mois de laborieuses recherches. "D'une part, compte tenu du budget que cela représentait - 40% de plus que ce que nous avions estimé - et d'autre part car l'artisan n'avait pas la possibilité d'effectuer le travail dans les mois à venir. Son carnet de travaux étant plein sur l'année", raconte-t-elle. Face à cela, le couple envisage de mener les travaux eux-mêmes, en faisant le tour des grands magasins de bricolage. "Nous ne voulions pas comparer les tarifs mais trouver des matériaux disponibles. Il aurait fallu commander certains éléments chez une enseigne, compléter chez d'autres et effectuer des commandes sans avoir de certitude sur les délais de livraison car les vendeurs eux-mêmes n'ont aucune vue sur les délais de livraison de leurs fournisseurs."
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