ÉTUDE. La dernière enquête du Conseil des architectes européens témoigne d'une activité en progression constante, mais qui subit de plein fouet la crise de la construction à travers le continent.

En Europe, la profession d'architecte n'est pas encore tombée en désuétude, comme le montre la dernière enquête menée par le Conseil des architectes d'Europe (CAE) auprès de 30.000 professionnels.

 

En 10 ans, l'activité a progressé de 24% en terme d'effectifs, à compter d'une hausse annuelle moyenne de 2% depuis 2008. L'étude qui paraît tous les deux ans a recensé en 2018 près de 562.000 architectes en exercice, principalement employés en Italie (160.000), en Allemagne (111.000) et en Espagne (56.000).

 

Mais sous le vernis d'une profession qui garde la cote, les architectes assistent à une mutation de leurs rythmes de travail, et de leur rémunération. On a ainsi vu, en dix ans, une nette augmentation du travail à temps partiel, touchant 41.000 architectes en 2008 à 107.000 dix ans plus tard.

 

Une profession qui se féminise mais...

 

Le profil type de l'architecte subit également une mue, et se féminise de plus en plus, notamment chez les jeunes recrues. La catégorie des architectes trentenaires affiche une parité presque parfaite, au profit des femmes, qui représentent 53% des architectes européens, contre 32% chez leurs collègues quinquagénaires.

 

Si la féminisation est en marche dans les cabinets, elle l'est moins dans les bulletins de paie et l'accès à des postes à responsabilité. En témoignent des écarts de rémunération femme-homme de 25% en moyenne, et des postes de directeur ou associés toujours majoritairement incarnés par la gente masculine.

 

Ce que partage cependant la profession d'architecte, sexes confondus, est une faible propension à s'exporter dans un autre pays européen. Si l'idée d'étudier à l'étranger attire 20% d'architectes, celle de s'y installer durablement ne concerne que 8% d'entre eux, qui privilégient la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni.

 

Une crise de l'architecture qui se calque sur celle de la construction

 

Ces trois pays, avec l'Italie, constituent par ailleurs le quatuor de tête des plus gros marchés de la construction, et "représentent ensemble plus de la moitié de la production totale", selon le CAE.

 

Un marché en bonne forme depuis deux ans, mais qui n'est toujours pas parvenu à atteindre ou dépasser les volumes de l'année 2008. C'est de cette conjoncture que dépend principalement la santé des cabinets, dont le volume de marchés en 2008 s'élevait à 21 milliards. Un marché progressivement en baisse jusqu'en 2012, et qui est timidement remonté jusqu'en 2018 où il a atteint 16,4 milliards d'euros.

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