SANTÉ. Le Parlement européen vient d'adopter de nouvelles valeurs limites d'exposition au plomb et, pour la première fois, aux diisocyanates, des composants chimiques notamment présents dans les produits à base de polyuréthanes. Détails.

L'Europe a décidé de donner un nouveau tour de vis à la réglementation en matière de santé-sécurité. Le 7 février, les eurodéputés ont adopté de nouvelles valeurs limites d'exposition au plomb, une première depuis 1982. Mais ils ont aussi voté, pour la première fois, des limites d'exposition aux diisocyanates, des composants chimiques notamment présents dans les produits à base de polyuréthanes et de polyurées.

 

 

Dans un communiqué, le Parlement européen indique qu'environ "50.000 à 150.000 travailleurs sont exposés au plomb et 4,2 millions de travailleurs sont exposés aux diisocyanates chaque année" sur le territoire de l'Union européenne. "Ces deux substances sont largement utilisées pour rénover les bâtiments et pour produire des batteries, des éoliennes et pour alléger les véhicules électriques", ajoute l'institution basée à Strasbourg.

 

Contrôles médicaux réguliers

 

S'agissant du plomb, les nouvelles valeurs limites seront fixées "à moins d'un quart des valeurs actuelles". Concrètement, la limite d'exposition professionnelle sera fixée à 0,03 mg/m3 et la valeur limite biologique à 15 µg/100 ml. La Commission européenne "devra revoir ces limites dans un délai de cinq ans afin de mieux protéger les travailleuses en âge de procréer", ajoute le communiqué, en référence aux problèmes de développement des foetus que peut engendrer le plomb.

 

Les décisions du Parlement européen en rapport avec le plomb ne s'arrêtent pas là. Les travailleurs ayant déjà été exposés au plomb "pendant plusieurs années" et ayant accumulé des taux de plomb dans le sang "bien au-dessus de toute nouvelle valeur limite" devront faire "régulièrement" l'objet de "contrôles médicaux", afin de vérifier "s'ils peuvent poursuivre des tâches impliquant une exposition au plomb".

 

De nombreux métiers concernés

 

 

Pour ce qui est des diisocyanates, considérés comme l'une des principales causes de l'asthme et des réactions allergiques en milieu professionnel, la limite d'exposition est fixée à 6 µg de NCO/m3 - Strasbourg précise qu'il s'agit de la "concentration maximale à laquelle un travailleur peut être exposé pendant une journée de travail de huit heures" - et à 12 µg de NCO/m3 pour l'exposition à court terme - autrement dit pour une période de 15 minutes. Bruxelles réexaminerait ensuite ces limites "d'ici 2029".

 

Comme le rappelle l'OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics), les diisocyanates sont présents "avec une concentration supérieure à 0,1% en poids du mélange, dans certaines résines, peintures, mastics, colles, systèmes d'étanchéité liquide et mousses polyuréthane". L'organisme considère qu'un très grand nombre de métiers sont de fait confrontés au problème : étancheurs, applicateurs de résine, peintres et poseurs de revêtements, façadiers, maçons, carreleurs, charpentiers, menuisiers, plaquistes, projeteurs de mousse polyuréthane, électriciens, plombiers, chauffagistes ou encore canalisateurs.

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