RÉACTION. Le gouvernement a réagi à la diffusion de l'émission "Complément d'enquête", faisant état de fraudes dans le secteur de la rénovation énergétique, notamment en lien avec l'installation de pompes à chaleur. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, assure que l'État sera "intraitable".

N'installer qu'une pompe à chaleur (Pac) dans une passoire thermique, en faisant bénéficier le client d'aides publiques telles que MaPrimeRénov' ? C'est un cas "d'arnaque", a assuré sur le plateau de l'émission Complément d'enquête la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Le reportage montrait notamment un 'entrepreneur' du bâtiment conseillant aux propriétaires d'un logement très mal isolé d'installer une Pac. Geste contraire aux règles élémentaires en matière d'efficacité énergétique, qui imposent d'isoler correctement un édifice avant de se diriger vers ce type de système. Le fait que la ministre considère qu'une faute de ce type constitue un cas de fraude montre à quel point l'exigence de qualité d'intervention, de professionnalisme des intervenants, est présentée comme prioritaire par les pouvoirs publics. Sans, pour autant, que les aides soient conditionnées, dans le cas de l'installation d'une Pac, à la vérification au préalable de la qualité de l'isolation du logement. Cela pourrait toutefois devenir le cas, de nombreux acteurs appelant à une évolution de la réglementation allant dans ce sens. Car aujourd'hui, c'est à l'intervenant, en son âme et conscience, de conseiller au mieux son client. La charte du coup de pouce chauffage CEE indique notamment que l'entreprise s'engage à "promouvoir, auprès de chaque ménage incité, la réalisation d'autres actions de rénovation, afin de les inscrire dans un parcours de rénovation complet".

 

 

"Nous serons absolument intraitables"

 

La ministre considère d'ailleurs comme nécessaire de maintenir des aides pour l'installation de pompes à chaleur en tant que geste unique, mais en suivant la philosophie de ne passer à l'acte que quand l'isolation le permet. "Un logement correctement isolé peut parfois gagner de 30% à 40% sur sa facture d'énergie en changeant l'appareil de chauffage", assure-t-elle.

 

 

"Ce que vous mettez en évidence est absolument inadmissible, pour les Français qui ont recours à ces margoulins, et pour les finances de l'État", assène par ailleurs la décideuse. "Nous serons absolument intraitables par rapport à ces brebis galeuses qui jettent le discrédit sur toute une filière." Rappelant par ailleurs que le démarchage téléphonique était interdit dans le secteur de la rénovation énergétique, elle invite les ménages à la prudence, et à se tourner vers des espaces conseils France rénov', plutôt que de faire confiance à des publicités sur Internet promettant "monts et merveilles".

 

La ministre a enfin assuré que la priorité des pouvoirs publics était à présent d'encourager aux rénovations globales, par une amélioration des aides, notamment. L'an dernier, seulement 66.000 travaux financés par l'Anah ont compris un bouquet de travaux.

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