La première éolienne flottante française, Winflo, sera installée en 2014 au large du Croisic (Loire-Atlantique). Un projet qui ne rentre pas dans le cadre du déploiement des grands champs de turbines marines dans la zone de Saint-Nazaire et de Noirmoutier. La technologie des éoliennes flottantes n'en est encore qu'à ses balbutiements : seuls deux démonstrateurs existent dans le monde, en Norvège et au Portugal.

Le constructeur naval DCNS, associé au groupe Nass&Wind Industrie, au fabricant d'éoliennes Vergnet, à l'Ifremer et à l'école d'ingénieurs ENSTA Bretagne, ont annoncé l'installation, en 2014, de la première éolienne flottante de France, à une dizaine de kilomètres au large du Croisic. La fabrication des différents éléments constituant la machine, nommée Winflo (Wind turbine with Innovative design for Floating Lightweight Offshore), débutera cette année, tandis que son assemblage et sa mise en place seront réalisés l'an prochain. Il s'agira alors de la première turbine flottante installée en France et la troisième dans le monde, deux autres démonstrateurs fonctionnant en Norvège (Hywind) et au Portugal.

 

Un démonstrateur avant une phase d'industrialisation
Cette installation constituera "la première étape de la mise en place d'une nouvelle filière industrielle en France", a déclaré Stéphane Jedrec, directeur de la stratégie de Nass&Wind Industrie à la presse, lors de la présentation du projet à Brest, dans la cadre de la convention internationale des énergies marines renouvelables Thetis. "Notre ambition n'est pas juste de faire un projet de R&D", assure-t-il. Le groupe breton Nass & Wind, fondé en 2001, s'est structuré depuis 2008 pour pouvoir engager les travaux nécessaires au développement d'une filière industrielle pour un déploiement à grande échelle de parcs commerciaux à l'horizon de 2020. DCNS et Nass&Wind sont associés au sein d'une co-entreprise depuis le mois de juillet 2012.

 

L'éolienne de démonstration Winflo présente une plateforme semi-submersible et un dispositif d'ancrage innovant, adapté à tous les types de fond, pour des profondeurs supérieures à 50 mètres. Suite à sa mise en place et aux expérimentations, la machine sera fabriquée en présérie et commercialisée à partir de 2016. Le projet, dont le budget est estimé à plus de 35 M€, est labellisé par le Pôle Mer Bretagne et soutenu par l'Etat dans le cadre des investissements d'avenir. D'après DCNS, le passage à l'échelle industrielle, comprenant la production et la commercialisation de fermes éoliennes offshore flottantes, pourrait potentiellement permettre la création de 5.000 postes, dont 1.000 emplois directs en France d'ici à 2020. Un autre projet d'éoliennes flottantes, InFlow, porté par Technip, DTU Wind Energy, Alstom Hydro, EDF EN et Eiffage Construction Métallique, prévoit l'installation d'un parc de turbines marines à axes verticaux au large de Marseille en Méditerranée.

 

Les éoliennes flottantes, une technologie particulière
Sur le marché des énergies renouvelables marines, l'éolien offshore repose sur deux technologies différentes : les turbines sur mâts fixes, et les turbines flottantes. Ces dernières présenteraient l'avantage de pouvoir être installées dans des zones de fonds plus importants (entre 50 et 150 mètres), donc plus au large que les éoliennes fixes, là où le gisement éolien potentiel est plus intéressant. Leur impact serait réduit puisque ne nécessitant pas l'implantation de fondations supportant un mât de plus de 100 mètres de haut.
Leur maintenance serait également plus aisée avec une déconnexion et un remorquage vers un port en cas d'avarie ou d'opération de révision.

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