C'est sous cet intitulé « EnR : fantasmes et réalités » que s'est tenu mardi le 12e colloque annuel du Syndicat des Energies Renouvelables, en présence de Nathalie Kosciusko-Morizet et d'Eric Besson. Au programme, les enjeux des principales filières du secteur où professionnels et pouvoirs publics doivent trouver un terrain d'entente…

C'est la gorge serrée qu'André Antolini a clos son discours d'ouverture du 12e colloque du Syndicat des Energies Renouvelables (SER). En effet, après 13 années passées à la Présidence de l'organisation, il passera la main à Jean-Louis Bal en mars prochain.
Durant son allocution, il a notamment insisté sur l'engagement du SER dans la voie du développement des énergies renouvelables, son implication dans l'élaboration du projet du Grenelle, et dans la promotion sans discontinue de l'énergie éolienne. « Nous ne sommes pas au bout du chemin (…) et nous voyons qu'il reste quelques obstacles pour accomplir le projet que nous avons formé », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant et estimant le soutien de l'équipe gouvernementale. Dernièrement, celle-ci a fait preuve, à maintes reprises, de sa volonté d'aller de l'avant en matière d'énergies renouvelables, en lançant des appels à manifestation d'intérêt ou encore l'appel d'offres de 3.000 MW en éolien off-shore. Bien sûr, il a rappelé le coup dur psychologique et économique du moratoire sur le photovoltaïque décrété le 9 décembre 2010 sur l'état des entreprises du secteur.

 

Le photovoltaïque, toujours source de désaccord
Si ces avancées du gouvernement satisfont le SER, André Antolini a néanmoins émis quelques réserves sur l'appel de 3.000 MW en éolien off-shore : « Le zonage qui a été établi doit être élargi. Il faut absolument que le volume potentiel soit supérieur à l'objectif fixé, sinon à quoi sert un appel à projet s'il est limité. Car cela risque d'être compliqué de ne remplir que les 5 zones obligatoires pour atteindre les 3.000 MW. Nous serons donc vigilants sur ce point ». Il a tout de même reconnu « l'inversion des tendances » dans le domaine de l'éolien, et noté une « démarche résolue » du gouvernement qui semble avoir pris conscience de « la dimension industrielle [et donc créatrice d'emplois, ndlr] en plus de la dimension environnementale » de l'énergie éolienne.

 

Concernant la concertation sur le photovoltaïque qui se déroule actuellement, le SER espère, par la voix d'Arnaud Mine, un des vice-présidents du syndicat, « être entendu ». Cependant, « nous militons pour un tarif de transition » alors que les projets que les aléas administratifs ou techniques peuvent empêcher d'être achevés dans les délais du moratoire sont privés de tout tarif, a renchéri André Antolini. Quant aux files d'attente évoquées depuis plusieurs semaines, le Président a estimé « qu'il n'était pas normal que les files d'attente soient devenues un indicateur pour jauger de l'état et de la croissance de la filière », d'autant qu'il s'agit d'un indicateur « qui n'est pas fiable », a-t-il conclu.

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